Presse néerlandaise du vendredi 6 juin 2008
"Cela fait plus d’un an que Rita Verdonk bénéficie de plus de protection qu’il ne faut", retient l’AD d’un débat pour lequel le ministre de la Justice a dû rentrer du Luxembourg, hier soir. "Il ressort des données des services de renseignement et d’investigation que la menace contre elle est beaucoup moins grave que lorsqu’elle était ministre. C’est ce que le ministre Hirsch Ballin (Justice) a déclaré hier, durant un débat d’urgence à la Deuxième Chambre."
"Verdonk avait dit mercredi que sa protection avait été arrêtée brusquement. Selon Hirsch Ballin, ce n’est pas vrai." "Le Coordinateur national de la lutte contre le terrorisme, Tjibbe Joustra, qui est responsable de la protection des personnalités politiques, était déjà d’avis en juin dernier que l’on pouvait réduire la protection de Verdonk. Verdonk a soulevé des objections durant plusieurs entretiens et donné des exemples qui auraient montré qu’elle courait toujours un danger. Mais Hirsch Ballin a fait savoir que l’analyse de risque avait pris en compte ces incidents."
NRC Handelsblad (libéral) d’hier soir : "Clinton veut continuer de servir ses propres électeurs – Mais samedi elle exprimera son soutien à la candidature Démocrate de Barack Obama", "Le débat envenimé sur les embryons n’offre pas de choix", "Trichet : la crise du crédit n’est pas encore finie"
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "Rita Verdonk bénéficie de plus de protection qu’il ne faut", "Uruzgan : plus de blessés que lors d’autres missions"
de Volkskrant (centre gauche) : "Verdonk règlera sa protection elle-même s’il le faut - Hirsch Ballin : ’Nous n’abandonnons pas Mme Verdonk’", "Le sommet alimentaire de l’ONU confirme l’objectif de 2000"
Trouw (chrétien progressiste) : "La ChristenUnie est coincée dans le débat sur les embryons – Une question sensible pour sa base", "Martinair envisage de voler plus lentement" (économie de carburant)
De Telegraaf (populaire) : "La césarienne est souvent inutile – Les gynécologues : Il vaut mieux corriger la présentation par le siège", "Verdonk irrite Hirsch Ballin", "’C’est tout un monde qui part avec Yves’" (obsèques d’Yves Saint Laurent)
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LE DOSSIER DU JOUR :Bioéthique
La question de la sélection d’embryons pour éviter la transmission de gènes susceptibles de causer un cancer grave du sein, avec une probabilité de 60 à 80 pour cent, fait toujours couler beaucoup d’encre.
"La ChristenUnie se sent placée dans une situation impossible par la lettre inattendue de la secrétaire d’Etat Jet Bussemaker sur la sélection d’embryons", écrit le Trouw dans son grand article à la une. "Le groupe parlementaire et le parti ne veulent pas aller jusqu’à dire que la responsable PvdA a sciemment envoyé sa lettre à la Deuxième Chambre, sans consulter le gouvernement, pour mettre la ChristenUnie au pied du mur, mais c’est ainsi qu’on le ressent en milieu CU."
"Le bureau de Bussemaker ne se trouve qu’à une quinzaine de pas de celui du vice-premier ministre André Rouvoet, qui gère le portefeuille de la Jeunesse et de la Famille à partir du ministère de la Santé publique. Pourtant la lettre a été une surprise totale pour lui, alors que Bussemaker aurait dû savoir que la sélection d’embryons est une matière extrêmement sensible pour la CU. Cela a porté un coup à la confiance entre les deux dirigeants."
"Le préjudice porté à l’image de la ChristenUnie est désormais considérable. Le parti, le groupe parlementaire et le vice-premier ministre Rouvoet essuient de sévères reproches dans les médias et les courriels qu’ils reçoivent, le message étant globalement que le parti opte pour un amas de cellules et abandonne à leur sort les femmes atteintes de cancer du sein et d’autres patients affectés de maladies génétiques graves. Prenant le contre-pied d’une grande majorité parlementaire et en dépit d’un large soutien dans la société, une poignée d’élus CU bloque la prévention de ces horribles maladies, selon ces critiques."
"La marge de manœuvre pour aboutir à une solution politique est devenue particulièrement étroite. Une solution n’est pas en vue pour le moment. La CU redoute que l’extension des règles en vigueur n’ouvre la voie à de nouveaux assouplissements. Le groupe souligne que les scientifiques sont divisés sur la responsabilité de tels assouplissements et la base de la CU ne les acceptera pas sans broncher."
"Bussemaker elle non plus n’a pas envie de mettre de l’eau dans son vin. Elle bénéficie du soutien du leader PvdA Bos, du groupe parlementaire PvdA et de la plupart des groupes d’opposition."
"Que faire ? Compte tenu des sondages d’opinion, le CDA et le PvdA ne tiennent pas à une crise ministérielle. Du côté de la CU, une crise n’est tout à fait exclue, à cause justement du caractère fondamental de la question. Mais si tel est le cas la ChristenUnie perdra beaucoup de crédit auprès de ses sympathisants, parce qu’un petit parti bloque une décision soutenue par une grande partie de la société. La CU est extrêmement satisfaite de ce gouvernement : ce parti obtient beaucoup de résultats."
"L’opposition à la Deuxième Chambre a proposé hier de faire de la sélection d’embryons une question libre. En effet, la question ne tombe pas sous l’accord de gouvernement. Le gouvernement peut alors se prononcer contre la sélection, après quoi une majorité parlementaire prendra tout de même une autre décision. Dans ce cas, la ChristenUnie pourra dire à sa base : désolé, nous ne pouvons plus rien y changer. Mais il reste à savoir si la base se contentera de cette approche. C’est pourquoi Rouvoet préférera tout de même résoudre la question au sein du gouvernement."
Le Telegraaf a soumis la thèse suivante à ses lecteurs : "La sélection d’embryons doit être autorisée". 85 pour cent des répondants se sont déclarés pour, 13 pour cent seulement sont contre. Plus de 80 pour cent estiment que si la ChristenUnie ne veut pas accepter la sélection d’embryons, elle doit quitter le gouvernement.
Pour l’éditorialiste du Volkskrant, "le conflit entre le PvdA et la ChristenUnie est un spectacle surréaliste, un combat pour des principes dépassés depuis longtemps par la pratique médicale". "Les chrétiens ont tout à fait le droit de renoncer à un examen prénatal. Mais il est antidémocratique de vouloir imposer leur point de vue minoritaire aux autres."
Actualité internationale
Banque centrale européenne
"La crise du crédit qui sévit sur les marchés financiers depuis presque un an n’est pas encore finie", relève le NRC Handelsblad d’hier soir à la une. "C’est ce que dit Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE), dans un entretien avec notre journal. Selon Trichet, la crise du crédit est ’une correction du marché qui dure toujours, avec des épisodes continuels de turbulence’."
"L’inflation dans la zone euro s’élève actuellement à 3,6 pour cent. Trichet dément que cela signifie que la BCE ne contrôle plus l’inflation aussi strictement que durant les deux dernières décennies. ’Il n’y a absolument pas de raison de supposer que nous vivons maintenant dans un autre univers’. Il dit qu’il peut imaginer que les citoyens européens se sentent parfois mal à l’aise face à tous les changements rapides dans l’économie. ’Dans nos démocraties, les gens se demandent maintenant : ’Faut-il vraiment que tout change aussi vite ? (...) Mais nous ne pouvons pas empêcher le progrès technologique, nous ne pouvons pas demander aux Chinois et aux Indiens de rester pauvres. Et personne ne proposera que nous ne puissions pas vivre plus longtemps. Expliquer cela représente une lourde charge pédagogique pour les gouvernements, les leaders de l’opinion et les institutions’."
"’Je pense que le véritable succès de l’Europe, et l’euro joue un rôle là-dedans, est qu’elle a créé beaucoup d’emplois les dix dernières années. Depuis 1999, 15,7 millions d’emplois ont été créés. Cela fait plus d’un million de plus qu’aux Etats-Unis et presque trois fois plus que durant les neuf ans qui ont précédé l’introduction de l’euro. Le chômage est au plus bas depuis le début des années quatre-vingts. Ce succès mérite beaucoup plus d’attention qu’il n’en a reçu jusqu’à présent’."
L’interview figure en pages 13 et 14 du journal du soir.
Presse hebdomadaire
HP/De Tijd propose un guide des spectacles pour échapper à la "folie de l’Euro 2008" : "88 tuyaux" pour ne pas passer son temps devant son poste de télévision envahi par le football. Ce calendrier des événements du 7 au 28 juin est suivi par un article de fond sur le marketing footballesque du groupe Heineken. "Qui dit Euro de football dit bière."
On notera par ailleurs un article sur "Le fanclub NL d’Obama". "Les Néerlandais succombent en masse au charme du candidat Démocrate Barack Obama." "Les fans d’Obama ne se trouvent pas seulement dans les partis de gauche. Il y a aussi des sympathisants dans les partis plus conservateurs."
Elsevier consacre 17 pages au salaire des Néerlandais. "Les salariés ont touché 3,5 pour cent de plus en 2007, en moyenne." On y apprend entre autres que le mannequin Doutzen Kroes (Calvin Klein, L’Oréal et Victoria’s Secret) a gagné l’an dernier 3 800 000 euros. Le prince héritier Willem-Alexander a touché 235 000 euros nets, 773 000 euros de compensation pour ses frais de personnel non compris.
Dans une interview au magazine, le premier ministre belge Yves Leterme déclare notamment : "Avons-nous quelque chose en commun avec les Pays-Bas ? Oui, une frontière. Si les Néerlandais veulent restituer la Flandre zélandaise, cela peut certainement se discuter. Enfin, soyons sérieux : la Flandre ne tient pas à ce que le pays éclate." "Je comprends que des collègues me demandent à l’étranger : qu’en est-il au juste de votre pays ? Ils savent que quelques pays ont explosé en Europe les quinze dernières années, comme la Tchécoslovaquie. Je ne pense pas que la Belgique explosera. Pas si une redistribution radicale des compétences et des responsabilités a lieu. C’est aussi dans l’intérêt des citoyens."
Vrij Nederland publie une interview de l’acteur et chanteur Jeroen Willems et consacre 8 pages au pénitencier d’Amsterdam-Est "Bijlmerbajes".
AFFAIRES FRANÇAISES
Le NRC Handelsblad (pp.1 et 4) annonce que "dix architectes et urbanistes vont se pencher sur la modernisation de Paris, à la demande du président Sarkozy". "La question est de savoir où s’arrête Paris."
Quelques quotidiens rendent compte des obsèques du couturier Yves Saint Laurent (Telegraaf pp.1 et 13, Volkskrant p.5). Le magazine Elsevier publie un In Memoriam.
Le Volkskrant (p.5) évoque par ailleurs les critiques exprimées contre la ministre de la Justice Rachida Dati, dans l’affaire du mariage annulé pour cause de non-virginité.