Presse néerlandaise du jeudi 8 juillet 2004

 

Le Prix des Lettres
néerlandaises, qui est décerné une fois tous les trois ans à l’auteur d’une
production littéraire originale en langue néerlandaise, ira cette année à la
femme de lettres néerlandaise Hella Haasse. C’est ce qu’a décidé le Comité des
Ministres de l’Union linguistique néerlandaise. Un montant de 16 000 euros
accompagne le prix, qui est remis par le Roi des Belges Albert II ou la Reine
Beatrix des Pays-Bas. Cette année, c’est le tour de la Reine Beatrix.

 

  • NRC Handelsblad
    d’hier soir : "Loi contre les vacances scolaires excessives - Des sanctions en
    cas de dépassement", ’Défaite pour les détenteurs d’actions financées avec un
    prêt" (procès Dexia), "Edwards fait immédiatement l’objet de critiques"
    (correspondance de Washington)
  • Trouw
     : "Utrecht redoute une vague de prostituées - Les trois autres grandes villes
    ne s’occupent pas de leur exode après la fermeture des zones de racolage",
    "S’habituer à la chaleur et ne pas faire de l’épate" (acclimatation de la
    relève néerlandaise en Irak)
  • de Volkskrant
     : "’Sanctionner plus souvent le médecin en cas d’euthanasie’ - Le gouvernement
    exige davantage d’action de l’Inspection", "L’IND ne laisse plus passer les
    affronts" (le service d’immigration engage des poursuites contre un avocat), "Hella
    S. Haasse reçoit le Prix des Lettres néerlandaises", "Fin des longues vacances
    scolaires"
  • Algemeen Dagblad
     : "Ecoutes téléphoniques plus fréquentes - Seule l’Italie écoute plus que les
    Pays-Bas", "Des incendies de forêts menacent Athènes"
  • De Telegraaf
     : "Les vacances en voiture sont risquées - Seuls les automobilistes qui
    roulent en crédit-bail ont moins d’accidents
    ", "Armstrong s’empare du
    maillot jaune", "Lubbers veut se débarrasser de la plainte pour intimidation"

 

 

* * *

 

 

Le dossier du jour : Politique sociale du gouvernement Balkenende

L’ex-ministre CDA De
Vries critique la politique de Balkenende
", titre le Volkskrant à la
une. " Il y a vingt ans, le mouvement syndical le traitait d’’inhumain’ parce
qu’il soutenait de sévères mesures d’austérité, mais maintenant, Bert de Vries,
ancien leader du groupe parlementaire et ancien président du parti CDA, prend la
défense de ce même mouvement syndical. ’L’érosion du mouvement syndical est
dangereuse. Hélas, le gouvernement contribue à le marginaliser’, déclare De
Vries aujourd’hui
dans un entretien avec le Volkskrant."

"La politique sociale du
gouvernement Balkenende n’est ’pas réjouissante’ pour De Vries. ’Le
vieillissement de la population sert d’épouvantail pour intervenir
financièrement.’ De Vries estime que la situation actuelle est loin d’être
aussi urgente qu’au début des années quatre-vingts, lorsque le déficit
budgétaire atteignait 10 pour cent du revenu national
. De Vries : ’Il
fallait le faire baisser, mais sans démonter l’Etat-providence plus qu’il
n’était strictement nécessaire. Et donc nous avons opté pour la progressivité’."

"Ce n’est pas du tout
l’approche qu’on adopte maintenant. ’Quand la conjoncture est décevante nous
intervenons immédiatement avec fermeté. Trois ans plus tard, il s’avère que nous
avons fait trop d’économies et qu’il reste de l’argent. Alors nous abaissons les
impôts. A chaque cycle on élabore un nouvel argumentaire pour déboulonner l’Etat-providence’."

" De Vries reproche à
certains politiques d’être franchement naïfs
", poursuit le journal de centre
gauche en page 7. "’Prenez la discussion sur le salaire horaire minimum. Il est
facile de prévoir ce qui va se passer. Nous calculons d’abord le salaire
minimum. Nous constatons alors que la plupart des salariés ne travaillent pas 40
heures, mais 36. Ensuite quelqu’un remarque qu’il est curieux qu’une personne
qui touche une indemnité soit payée pour 40 heures et que quelqu’un qui
travaille 36 heures pour le salaire minimum touche dix pour cent de moins.
Conclusion : l’indemnité d’assistance sociale descend au niveau des 36 heures.
Chaque fois que la solidarité est remise en cause, cela affaiblit notre système
social, selon De Vries, qui estime que le gouvernement devrait en être
conscient."

" Les coupes dans la VUT [retraite anticipée]
et la préretraite ne figuraient ni dans le programme électoral, ni dans l’accord
de gouvernement
. Les gens pensent qu’on leur prend quelque chose sur lequel
ils pensaient pouvoir compter. Pourquoi le gouvernement n’offre-t-il pas de
marge pour des règlements sur mesure ? Un travailleur du bâtiment a vraiment usé
son dos à 55 ans. Laissez-lui sa VUT, d’autant plus que le secteur est disposé à
en assumer les frais. Mais un employé de banque peut peut-être rester actif
jusqu’à 65 ans. Il vaudrait mieux que le gouvernement laisse une marge pour
trouver des solutions sectorielles
."

" Le leader PvdA Bos ne
prône plus la modération salariale
", relève le même Volkskrant (p.3).
" Les Pays-Bas ne doivent pas essayer de faire concurrence aux pays à bas
salaires comme la Chine et l’Inde, parce qu’il n’est pas possible de gagner
cette bataille, affirme Bos
. Le leader du PvdA pense que les faibles
rémunérations nuisent à l’économie."

" En adoptant ce discours, Bos prend exemple
sur le professeur d’économie allemand Alfred Kleinknecht, qui affirme depuis une
décennie que la modération salariale n’a pas de sens
. Bos, avec les
remarques qu’il fait dans une interview à l’hebdomadaire Elsevier, se
rallie au mouvement syndical FNV, qui a dénoncé l’accord social avec le
gouvernement. Le gouvernement veut que les syndicats contribuent à modérer les
salaires, mais la FNV refuse. La première convention collective avec une hausse
des salaires de 1,25 pour cent est d’ores et déjà conclue."

En page d’opinion du journal de centre gauche,
enfin, le leader D66 Boris Dittrich appelle la gauche à soutenir les réformes
du gouvernement
, parce qu’elles visent à la croissance économique et à une
sécurité sociale abordable.

 

Actualité internationale

 

Union européenne

Finances .
La présidence entraîne des limitations", déclare le ministre néerlandais des
Finances Zalm
dans le NRC Handelsblad (p.2) d’hier soir, à l’issue de
la première réunion Ecofin de la présidence néerlandaise de l’UE, cette semaine.
Il est moins facile de mener le débat public et en réunion il faut aussi se
montrer un peu plus accommodant en tant que président". Il ajoute cependant :
"Je ne perds pas de vue les intérêts néerlandais."

Cela explique-t-il votre
clémence vis-à-vis de l’Italie ?

"Non, elle vient du fait que, l’an dernier, nous n’avons pas donné de
recommandation à la France et à l’Allemagne. Cela a créé un précédent."

Que voulez-vous faire
maintenant du Pacte de stabilité ?
" Le
Pacte de stabilité n’est pas l’un des principaux thèmes de la présidence pour
nous.
Mais nous en avons quand même parlé au déjeuner. Le traité
constitutionnel comporte maintenant une déclaration disant que les pays doivent
essayer de se constituer un excédent budgétaire quand la conjoncture est bonne."
"Et puis le niveau de la dette publique d’un pays devrait compter pour
l’appréciation du déficit budgétaire. Formellement, c’est déjà le cas
actuellement, d’après les règles, mais du point de vue opérationnel nous
considérons uniquement le déficit budgétaire pour le moment."


Dans quels délais les nouveaux Etats membres
pourront-ils adhérer à l’euro ?
"Je
pense que cela doit être possible vers 2010. Quatre pays sur les dix (l’Estonie,
la Lettonie, la Lituanie et la Slovénie, réd.) satisfont déjà aux critères de
l’euro. Leur inflation, leur dette d’Etat et leur déficit budgétaire restent
dans les limites fixées par Bruxelles." "Pour les pays qui ont déjà introduit
l’euro, leur adhésion n’entraînera aucun risque, leurs économies n’ont pas
suffisamment de poids pour cela."

Commission .
" Le carrousel des postes à Bruxelles tourne à fond, mais les Pays-Bas ne
sauvent toujours pas quel cheval ils veulent enfourcher
", écrivent Bert
Lanting et Marc Peeperkorn dans le Volkskrant (p.3). "Le ministre CDA de
l’Agriculture, Veerman, doit-il devenir le nouvel eurocommissaire ? Ou tout de
même l’ancienne ministre Kroes, avec le plein soutien de son VVD ? Ou bien la
division entre les deux partis gouvernementaux débouchera-t-elle finalement sur
le choix inattendu d’un candidat D66 ou PvdA ? Si du moins il reste encore un
choix à faire à ce moment-là. Vendredi, le gouvernement se penchera de
nouveau sur la question, mais sans qu’on en attende de décision
. Ni le CDA,
ni le VVD n’est prêt à céder dès maintenant."

"Les tergiversations des Pays-Bas ne passent pas
inaperçues, pas seulement à Bruxelles, mais aussi à La Haye. Le député Van
Baalen (VVD) appelle presque toutes les semaines le gouvernement à ’se
dépêcher’.
"

 

Actualité intérieure

 

Hella Haasse

Hella S. Haasse (née en
1918) se voit décerner le Prix des Lettres néerlandaises pour l’ensemble de son
œuvre, notent la plupart des quotidiens. Le jury de ce prix triennal destiné à
un auteur néerlandais ou flamand d’expression néerlandaise estime que Haasse le
mérite en raison de "la valeur artistique et humaine de son œuvre multiple", qui
englobe presque soixante-dix titres. " Peu d’auteurs ont placé aussi dignement
et aussi expressément la littérature néerlandaise sur un podium international
que Hella S. Haasse
."

Haasse est le dix-septième lauréat du prix. La
Reine Beatrix le lui remettra probablement en novembre ( Trouw p.1, de
Volkskrant
p.1 et 13, Het Financieele Dagblad p.2, De Telegraaf
p.3).

 

Economie, Finances

 

Travail

"Alors que l’Américain moyen, depuis 1970,
travaille vingt pour cent de plus, le Néerlandais moyen a réduit son temps de
travail de huit pour cent", relève le Trouw (p.1). "C’est ce qui ressort 
des chiffres publiés par l’OCDE hier." "Mais selon les critères européens, la
réduction du temps de travail des Néerlandais n’est pas excessive. C’est la
France qui est la championne de la réduction du temps de travail. Le Français
moyen a réduit son temps de travail de presque un quart en 2002, par rapport à
1970. Les Belges et les Allemands ont également accru leurs loisirs nettement
plus que les Néerlandais, depuis 1970."

 

Affaires françaises  

 

Le NRC Handelsblad (pp.1 et 9) d’hier
soir annonce que la FNAC ouvrira son premier établissement aux Pays-Bas à
Maastricht, en 2006. Il signale d’autre part la réouverture du Festival
d’Avignon.

Ce matin, le Trouw (pp.1 et 7) note
qu’"alors que la France est en proie à trois affaires de mœurs choquantes, un
rapport sur le fonctionnement de la justice française, notamment en ce qui
concerne les récidives, a été publié hier". "La présidente de la commission,
Pascale Clément, conclut que le suivi des délinquants après leur libération est
un drame, causé par le manque de moyens financiers et d’effectifs. Le rapport
confirme selon les censeurs que la justice française n’a plus prise sur la
réalité."

Dernière modification : 27/07/2004

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