Presse néerlandaise du mardi 21 juin 2011

- Trouw (chrétien progressiste) : Assad, nerveux, continue de ne pas faire des concessions.

- De Volkskrant (centre gauche) : le gouvernement enfreint les règles d’achat de bois [tropical].

- AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : Le paracétamol tabou dans les écoles.

- De Telegraaf (populaire) : La direction de InHolland résiste [conflit sur des remboursements de frais indus].

- NRC-Handelsblad : De l’argent pour les victimes d’abus sexuels de l’Eglise catholique.

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AFFAIRES EUROPÉENNES

Grèce - UE

Aujourd’hui encore, la Grèce occupe une grande partie de la presse néerlandaise. Tandis que le Telegraaf titre à la une « Des fonctionnaires grecs en vacances aux frais de l’Etat » en tête d’un article consacré au fait que « Les Néerlandais et les autres Européens doivent se serrer la ceinture afin de financer la dette grecque », l’AD, sous le titre « 500 000 signatures contre le soutien à la Grèce », consacre toute une page à une personne qui est en train de collecter des signatures – 2000 personnes ont déjà signé - pour une pétition demandant un référendum sur le soutien à la Grèce. Le Volkskrant souligne que l’accord de principe obtenu lundi à Luxembourg n’a pas fait remonter les cours des bourses européennes et note que « L’exigence germano-néerlandaise de contribution volontaire des banques, des fonds de pensions et des assureurs au sauvetage de la Grèce constituait une pierre d’achoppement ».

Réaction du ministre des Finances

Sous le titre « Selon De Jager, c’était une fête néerlandaise », le Volkskrant consacre un article aux réactions M. De Jager après l’obtention de l’accord de principe à Luxembourg. Le ministre se déclare « satisfait que toutes les conditions imposées par la Deuxième Chambre aient été respectées, notamment la contribution volontaire des investisseurs privés dont le montant sera défini mi-juillet. Il pense qu’avec un peu de pression, les investisseurs coopèreront. Personne n’y gagnera si la Grèce fait faillite. Après la réunion, mon nouveau collègue grec m’a dit : ‘Vous êtes le ministre des Finances le plus dur d’Europe’. Le ministre qualifie l’accord de principe de ‘fête néerlandaise’, bien que l’Allemagne y ait contribué, ainsi que l’accord passé au préalable entre Merkel et Sarkozy. Avant la réunion, le ministre avait prévenu ses homologues qu’il ne disposait d’aucune marge de négociation. »

Le Volkskrant publie une interview de Maurice Obstfeld, conseiller au FMI, à la Banque mondiale et à la Commission européenne. « Ce macro-économiste américain de renom y explique qu’il a du mal à se représenter une contribution ‘volontaire’ des banques. Il plaide pour une solution impliquant tous les citoyens européens. ‘La Chancelière Merkel et le Président Sarkozy devraient prendre les rênes mais ils sont en désaccord sur l’orientation à prendre. On aurait besoin d’un Delors ou d’un Blair. Van Rompuy ne s’exprime que par le commissaire des Affaires économiques Oli Rehn. (…) Si la Grèce sort de l’euro, ce pays s’appauvrira énormément. »

Le chroniqueur économique Peter de Waard souligne dans le Volkskrant que « même en Allemagne, il n’existe plus de politicien, depuis la disparition du Deutsche Mark, qui a pour seul objectif l’équilibre de l’actif et du passif. « Alors que De Jager se laisse mener par le Telegraaf, le ministre allemand des Finances fait les quatre volontés du Bild Zeitung. Ces journaux se présentent comme porte-paroles de représentants du peuple qui rejettent l’intégration européenne, qui voient la mondialisation comme une menace et qui chérissent un nationalisme étroit. Le plus grand problème de la question du soutien à la Grèce ne réside pas dans les budgets ou les moyens financiers des pays européens, mais dans l’influence grandissante des populistes. »


ACTUALITÉ INTÉRIEURE

Eglise catholique

Le NRC titre à la une sur les règles de compensation financière pour les victimes d’abus sexuels élaborées par la Commission Lindenbergh (professeur de droit privé à l’Université de Rotterdam) à la demande de l’Eglise Catholique des Pays-Bas (RKK). Les indemnisations prévues se répartissent en 5 catégories allant de 5000 € à 100 000 € en fonction de la gravité des faits et le principe de prescription ne s’applique pas. « La Commission recommande la nomination d’une fondation indépendante qui sera chargée de répartir les victimes selon différentes catégories, mais n’aurait pas de compétence pour établir si elles auraient droit à une indemnisation. Les personnes souhaitant en bénéficier doivent déposer une demande auprès du bureau Hulp en Recht (aide et droit) de la RKK ou s’adresser à la Justice. Une confession de l’auteur des sévices est considérée comme preuve. (…) Les exigences conditionnant l’accès à une indemnisation sont telles que 25% seulement des près de 2000 victimes qui se sont fait connaître devraient en bénéficier », estime le NRC. « Cet arrangement devrait coûter dans les 5 M€. (…) La Commission Deetman, chargée de l’enquête sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique, a recommandé de prévoir un dédommagement financier. (…) L’avocat Martin de Witte, qui représente les victimes, rejette ce règlement de compensation au motif que ‘c’est une commission indépendante et non l’Eglise qui doit décider si une victime a droit à une indemnisation. Nous n’acceptons pas non plus le plafonnement des indemnités. Certains clients ont subi des dommages plus graves. Et rien n’est prévu pour des abus autres que sexuels’ ». LeVolkskrant ajoute que « les héritiers des victimes peuvent prétendre à 50% de l’indemnisation, jusqu’à un maximum de 12 500 €. La Commission Deetman s’exprimera sur les compensations financières proposées par la Commission Lindenbergh dans son rapport final, attendu pour la fin de l’année. »

Emploi des femmes

Le Trouw présente les résultats d’une étude du CBS (Centraal Bureau voor de Statistiek) sous le titre : « Les femmes ne veulent pas travailler à temps complet ». « 2% seulement des femmes travaillant à temps partiel souhaiteraient passer à temps complet. En revanche, 12% de celles qui travaillent à temps complet préféreraient un temps partiel », résume ce journal. « Le CBS prévoit une augmentation du nombre d’emplois disponibles à cause du vieillissement de la population. Les femmes devront travailler davantage pour occuper des emplois devenus vacants, mais les choses évoluent lentement. Certes, de plus en plus de femmes ont un emploi, mais elles donnent toujours la préférence au temps partiel. Chez les hommes, c’est l’inverse : 3% seulement souhaitent travailler à temps partiel. Sur les 3,4 millions de couples âgés de 15 à 65 ans, la combinaison la plus fréquente est celle de l’homme qui travaille à plein temps et la femme à temps partiel. En 1992, dans 43% des couples, c’est l’homme qui assurait le revenu familial ; dans 23% des couples, l’homme travaillait à temps complet et la femme à temps partiel. En 2010, dans 22% des cas, l’homme assurait le revenu familial ; 43% des couples connaissaient la répartition temps plein/ mi-temps (pour la femme). Dans les familles ayant des enfants de moins de 12 ans, plus de 50% des femmes ont un emploi à temps partiel alors que 95% des hommes travaillent à temps plein. La structure classique du père qui travaille et de la mère qui s’occupe des enfants reste dominante. Le nombre de couples où les deux partenaires travaillent à temps plein a très peu évolué (14%). »

Budget de la culture

Les experts qui ont été entendus lundi à la Deuxième Chambre sur les réductions du budget culturel -200 M€ à partir de 2013 - ont lourdement critiqué les projets du Secrétaire d’Etat Halbe Zijlstra. Le Volkskrant précise que « cette fois la critique n’émane pas d’organisations de lobbying, de directeurs d’organisations culturelles ou d’autres « bobos » du secteur culturel, mais de personnes qui sont connues pour leur esprit entreprenant, des spécialistes en économie, art et culture et des mécènes. La commission de la Culture de la Deuxième Chambre a tenu lundi une dernière table ronde avec ces experts pour discuter des plans de M. Zijlstra. A chaque fois le message était : les économies sont trop importantes et introduites trop rapidement. Pour l’économiste Arjo Klamer, ‘il est courageux de prendre des mesures dans un monde artistique qui, en partie, est grippé, mais le Secrétaire d’Etat ne taille pas, il coupe les racines’ et selon le professeur d’université Theo Schuyt, la Grande-Bretagne économise également beaucoup dans le domaine de la culture, mais le Premier ministre Cameron soutient les arts. Le Premier ministre Rutte est remarquablement silencieux. Où est-il ? »


LA FRANCE DANS LA PRESSE NÉERLANDAISE

Le Telegraaf et le Volkskrant relèvent le retrait du projet d’imposition des résidences secondaires en France, qui concernait environ 20.000 Néerlandais.

Le Trouw consacre un reportage à « la guerre de la drogue » dans certaines banlieues. Son correspondant note que « les Pays-Bas, autrefois considérés comme un modèle (en matière de drogues douces) par les Français progressistes, ne sont plus cités en exemple, à cause du tourisme de la drogue et des règlements de compte ».

L’AD signale que l’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron a été placé en garde à vue.

Cette revue de presse ne prétend pas à l’exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse néerlandaise, qui n’engagent en rien le point de vue propre de l’ambassade de France aux Pays-Bas.

Dernière modification : 21/06/2011

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