Revue de presse néerlandaise du lundi 24 octobre 2005

Selon le populaire De Telegraaf, qui, comme tous les lundis matin, réserve une grand place au football, l’usage de produits dopants s’étendrait désormais au football amateur aux Pays-Bas. La saison dernière, une série de contrôles a montré qu’un joueur sur douze se dopait, selon la ligue KNVB dans son rapport annuel.

De Telegraaf : "Les amateurs se dopent", "PSV prend la tête" (première division), "Un touriste néerlandais meurt à cause de Wilma" (cyclone à Cuba)
de Volkskrant : "Violence raciale en Angleterre : un mort" (correspondance de Londres), "Al Qaeda appelle les musulmans à apporter leur aide" (Reuters-AP, Islamabad), "Une catastrophe aérienne fait 117 morts au Nigeria"
Trouw : "Revirement politique en Pologne - Le conservateur catholique Kaczynski : Il y a un compte à régler", "Un perroquet britannique et un canard suédois meurent de la grippe aviaire", "Wilma fait des ravages au Mexique"
AD Haagsche Courant : "Des exorcistes devant le tribunal" (correspondance de Bruxelles), "Une nouvelle catastrophe : le froid hivernal" (reportage du Pakistan), "’Les Britanniques doivent boire le plus possible’" (heures d’ouverture des pubs)

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ACTUALITE INTERNATIONALE

Conférence de presse de Tony Blair
Le NRC Handelsblad de samedi rend compte à la une d’une conférence de presse donnée par le premier ministre britannique à Downing Street 10.
"Le premier ministre britannique Blair recevra la semaine prochaine ses collègues européens pour une concertation sur les problèmes de l’Union. L’Europe peut-elle encore échapper au malaise ?"
"Par moment, le premier ministre britannique Tony Blair a du mal à cacher son impatience. Le président actuel du Conseil européen vilipende alors devant le petit groupe de journalistes européens les ’intérêts acquis’ qui essaient de bloquer l’évolution mondiale vers des frontières plus ouvertes aux personnes et aux marchandises. Il est fermement convaincu que l’avenir appartient à ceux qui embrassent la mondialisation comme une chance magnifique, pas aux pessimistes qui trouvent tout cela menaçant."
"Le premier ministre, s’agissant de ces derniers, pense-t-il aux Français, s’informe un journaliste français. ’Non, je n’ai pas dit cela’, se dépêche de dire Blair. ’Je crois qu’en France aussi il y a beaucoup de gens qui ont une vue optimiste de l’Europe.’ Mais il semble exclu qu’il compte parmi ceux-ci son grand rival, le président Jacques Chirac."
"La réunion de Hampton Court ne sera pas trop conviviale", prévoit le correspondant à Londres du NRC Handelsblad. "Après d’âpres querelles sur le budget 2006-2013 lors du dernier sommet de l’UE à Luxembourg, les attentes sont modestes. De plus, le plus grand Etat membre, l’Allemagne, sera encore représenté par le chancelier fédéral Gerhard Schröder, qui cèdera la place à Angela Merkel, le mois prochain. Ce fait réduit lui aussi les chances d’aboutir à des percées. Pourtant Blair veut tout faire pour assurer le succès de la réunion, dit-il aux journalistes européens invités."
Question : "Cela ne vous déprime-t-il pas quand vous regardez l’Europe d’ici ?" Blair : "Nous ne sommes jamais déprimés à Downing Street. Notre politique est d’être optimistes. Mais nous nous trouvons effectivement devant un grand défi. La question est la suivante : allons-nous vraiment travailler à la rénovation à laquelle nous exprimons toujours notre soutien, ou bien allons-nous flancher ? Ce matin j’ai encore rencontré dix grands universitaires de toute l’Europe. L’agenda des réformes bénéficie du soutien de beaucoup d’intellectuels.La question est uniquement de savoir dans quelle mesure des intérêts acquis variés bloquent encore la voie. S’ils l’emportent ce sera aux dépens des citoyens européens et de leur niveau de vie."
"Considérez-vous la politique agricole commune et ses subventions comme le principal obstacle à la modernisation de l’Europe ?" "Le budget européen doit recevoir une nouvelle structure. Je ne dis pas ça pour provoquer. C’est tout simplement un fait. Cela ne se règlera pas en un tour de main, mais il faut certainement que l’Europe investisse dans les secteurs qui assurent une croissance économique et des emplois."
A noter que le ministre néerlandais des Affaires économiques Laurens-Jan Brinkhorst (D66) fait écho à Tony Blair, dans le même journal, en estimant que les Pays-Bas commencent à perdre de vue l’intérêt de l’Europe pour leur économie et se retranchent trop derrière leurs frontières. "Cette renationalisation me préoccupe. Aux Pays-Bas règne une culture politique à la ’l’Europe nous y contraint’. J’ai interdit l’emploi de cette expression à mon ministère. Bruxelles, c’est nous-mêmes, on n’y prend pas de décisions auxquelles nous n’avons pas pris part."

Pays-Bas - Nigeria
"Une majorité de la Deuxième Chambre s’oppose à la décision du gouvernement de remettre au Nigeria une dette de plus de 600 millions d’euros", relève le Volkskrant à la une. "Selon le VVD et la LPF, ce pays africain corrompu et relativement riche n’entre pas en ligne de compte pour une remise de dette. Le PvdA, lui, juge inadmissible que la remise se fasse au détriment du soutien à des pays beaucoup plus pauvres."
"’Le Nigeria peut rembourser cette dette aux Pays-Bas en une semaine, avec le produit de l’extraction de pétrole’, affirme le député VVD Szabó. Il n’est absolument pas confiant que le Nigeria consacre les fonds dégagés à la lutte contre la pauvreté et le développement économique, comme le pense la ministre Van Ardenne (Coopération)."
"Le député LPF Herben dit que le Nigeria est ’corrompu et d’une richesse repoussante’. C’est pourquoi les Pays-Bas doivent exiger le remboursement de la dette. Il s’agit de 1,2 milliard d’euros."
"Van Ardenne et Zalm (Finances) ont écrit à la Chambre que le Nigeria remboursera environ 574 millions aux Pays-Bas et qu’environ 622 millions lui seront remis. La première somme passera directement dans les caisses de l’Etat. La somme remise est entièrement pour le compte de la ministre Van Ardenne. Le député PvdA Samsom juge cela inadmissible."

Pays-Bas - Etats-Unis
Le NRC Handelsblad (pp.1 et 3) de vendredi soir et le Telegraaf (p.11) de samedi s’attendent au report de la nomination du nouvel ambassadeur des Etats-Unis à La Haye, Roland Arnall. Arnall a été sévèrement critiqué par le Sénat américain, jeudi, parce qu’il n’a pas encore résolu ses différends avec la justice, concernant son entreprise Ameriquest. Ce fournisseur de prêts immobiliers fait l’objet d’une enquête pour méthodes de vente agressives et discrimination dans une trentaine d’Etats.
Le député PvdA Bert Koenders est d’avis que le gouvernement néerlandais a approuvé trop rapidement la candidature d’Arnall.

ACTUALITE INTERIEURE

Enseignement
"Les lycéens ne devraient plus traduire ou faire des exercices de grammaires en grec et en latin", écrit le Trouw de samedi à la une. "Ils feraient mieux de lire des œuvres traduites, déclare Frits Bolkestein aujourd’hui dans le Trouw. "La suppression des exercices de traduction permettra de lire plus d’œuvres classiques, estime l’ancien leader VVD. ’Les élèves consacrent beaucoup de temps à la technique du latin et du grec. En comparaison de ce temps et de ces efforts les textes qu’on leur fait lire en définitive paraissent relativement modestes. Les connaissances grammaticales et syntaxiques sont un moyen, pas une fin.’ Durant les heures ainsi libérées, les élèves pourront lire les livres d’Homère, tout Hérodote, Platon, Virgile et Ovide en traduction."
"Bolkestein pense que le lycée pourra aussi donner des cours d’anglais, d’allemand et de français pendant ce temps. L’ancien eurocommissaire est professeur à temps partiel aux universités de Delft et Leyde. ’Ce qui complique mon travail, c’est le manque de connaissances linguistiques des étudiants’."
La version abrégée du discours prononcé par Bolkestein devant les Vrienden van het Gymnasium, les amis du lycée classique, figure dans le cahier Letter & Geest. "Selon certains, l’enseignement des langues classiques apprend aux élèves à pratiquer l’akribeia , la précision. Mais ne pourrait-on pas le faire par le biais du français ? Chateaubriand a un style concis. Il faut faire attention à ce qu’on lit en le lisant. Et l’enseignement des mathématiques n’exerce-t-il pas la précision ? Tous ceux qui n’ont pas appris la grammaire latine et grecque pensent-ils donc sans précision ?"
Ce matin, le Trouw (p.6) mentionne la réaction négative des professeurs de langues classiques.
Notons dans ce contexte la tribune du sociologue et publiciste Dick Pels en page d’opinion du NRC Handelsblad de vendredi soir, en réponse au discours inaugural du professeur d’histoire Douwe Draaisma (cf. presse du 19 octobre) : "L’anglicisation des Pays-Bas n’est certainement pas grave". Elle "sert aussi bien notre tradition nationale que notre émancipation nationale", affirme Pels. "Un bilinguisme parfait correspond à notre cosmopolitisme proverbial et à notre ouverture à ce qui est étranger, mais c’est aussi la seule manière de parer l’impérialisme linguistique et la domination culturelle des Anglo-Saxons. If you can’t beat them, join them . En anglais."

Toxicomanie
Dans un entretien avec le Volkskrant (pp.2 et 29) de samedi, la maire de Nimègue, Guusje ter Horst, prône la désintoxication forcée et précoce des consommateurs de drogues dures. "Je n’ai jamais compris pourquoi nous, les autorités, n’entrons en action que lorsqu’il n’y a vraiment plus rien à faire. Par exemple lorsque les gens sont toxicomanes depuis trente ans et qu’ils sont dans le caniveau. Pourquoi ne les prenons-nous pas après une semaine de toxicomanie ? Je trouve que nous devons intervenir beaucoup plus tôt. Mais le respect de la vie privée nous en empêche. Cet intérêt particulier de la liberté personnelle, qui est cause de beaucoup de souffrance et coûte des milliards d’euros par an, compte plus que l’intérêt général."
Le VVD et le PvdA sont hostiles à la suggestion de Ter Horst. Selon ces partis, il n’est pas possible de recourir à la contrainte tant qu’il n’y a pas eu de délit ou de crime. Le CDA y est plus favorable, à condition que les personnes en question constituent un danger pour elles-mêmes ou leur entourage.

Menaces
"Les menaces semblent croître continuellement aux Pays-Bas", note le Volkskrant (p.3). "Après les meurtres politiques de Pim Fortuyn et Theo van Gogh la société se brutalise. En combinaison avec les commodités offertes par Internet, les imprécations deviennent quotidiennes. C’est ce que constate un groupe de scientifiques de l’Institut de recherche criminologique Pompe, à Utrecht. Sous la direction du professeur Frank Bovenkerk, l’institut a enquêté auprès de ’représentants de l’Etat de droit démocratique’ : politiques, administrateurs, fonctionnaires de police, juges, avocats, procureurs, notaires et journalistes. Toutes ces catégories professionnelles sont régulièrement exposées à des menaces."
"Les chercheurs n’osent pas donner de chiffres et de pourcentages. Cela créerait une ’exactitude factice’, selon eux. Mais il ressort des enquêtes que les catégories professionnelles signalent elles-mêmes une croissance du nombre de menaces. Le nombre de courriels menaçants a ’augmenté de façon explosive’. Les administrateurs constatent que la société devient plus ’grossière’. Et le ’niveau de menace du crime organisé augmente aussi’."
"Renseignement pris à l’étranger, où aucun changement n’a été constaté ces dernières années, il apparaît que c’est un phénomène purement néerlandais. C’est pourquoi on fait le lien avec les meurtres de Pim Fortuyn (2001) et Van Gogh (2004)."

AFFAIRES FRANÇAISES

Le NRC Handelsblad (p.5) de samedi évoque la "nouvelle discipline sur les routes françaises" et la baisse du nombre de morts de la circulation. Il s’intéresse d’autre part à la restauration du Collège Néerlandais, "la seule œuvre de l’architecte Dudok en France" (p.9).
Le Volkskrant (p.4) présente ce matin, dans sa série "Passants", Pim de Roos, un banquier et business coach néerlandais établi à Paris, qui estime que "le paysan français moderne a un avenir en or devant lui".

Dernière modification : 24/10/2005

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