Presse néerlandaise du vendredi 29 août 2008

LES GRANDS TITRES

Trouw : Bonus pour ceux qui travaillent plus longtemps
Volkskrant : Le professeur sait ce qu’il vaut
Telegraaf : Attaque sur l’Iran
Algemeen Dagblad : Pénurie de personnel dans les maisons de soins
NRC-Handelsblad : Le VVD pour ‘l’élévation des classes inférieures’

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AFFAIRES INTERNATIONALES

Iran

Le Telegraaf consacre la plus grande partie de sa une à l’annonce d’un supposé projet d’ « attaque de l’Iran » par les Etats-Unis. Selon le grand journal populaire, « ces dernières années, le service de renseignement néerlandais AIVD a monté une opération ultra-secrète en Iran avec pour objectif l’infiltration et le sabotage de l’industrie d’armement de la République islamique. Cette opération, qualifiée de très réussie, a été suspendue récemment à cause de plans d’attaque aérienne américaine imminente de l’Iran. Ces bombardements auraient inclus des sites concernés par l’opération néerlandaise. C’est ce qu’ont déclaré des sources bien informées de l’AIVD au Telegraaf. L’un des agents impliqués aurait été récemment rappelé parce que les Etats-Unis auraient pris la décision d’attaquer l’Iran d’ici quelques semaines avec des drones. Des usines nucléaires et des fabriques d’armement seraient visées. Les informations de l’AIVD ont été communiquées ces dernières années à la CIA, selon nos sources. L’Iran a fait trois fois l’objet de sanctions des Nations-Unies à cause de son programme nucléaire. Les services de renseignement occidentaux craignent que le pays des ayatollahs dispose d’armes nucléaires en 2010. Le Président iranien menace régulièrement de rayer Israël de la carte ».

Géorgie

Le Volkskrant annonce que « lundi prochain, l’UE va discuter des mesures qui pourraient être prises contre la Russie » et ajoute, en tête d’une correspondance de la capitale russe, que « la menace de sanctions irrite Moscou ». « La déclaration de Kouchner (sur d’éventuelles sanctions) a immédiatement provoqué une réponse acerbe de son collègue russe (…) et de l’ambassadeur auprès de l’UE. Kouchner a souligné que la France ne ferait pas de proposition de sanction. Paris est furieux de la décision de Moscou de reconnaître deux provinces dissidentes, qui ne correspond pas aux termes de la trêve que le Président Sarkozy avait obtenue au bout de cinq jours d’hostilité entre la Russie et la Géorgie. Selon Kouchner, la France n’est pas favorable à une rupture des liens avec la Russie et il faut privilégier la négociation. » Pour le Trouw, « l’UE ne peut pas faire grand-chose à Moscou , (…) l’UE a davantage besoin de la Russie que le contraire ». Dans Elsevier, Dirk Jan Epping fait toutefois remarquer que « Poutine conduit la Russie à l’impasse. Sans modernisation et sans investissements occidentaux, la puissance de Moscou ne sera rien de plus qu’une bulle d’air ».

Selon Edwin Bakker, directeur du « Security and Conflict Programme » de l’institut de relations internationales Clingendael, et auteur d’une tribune publiée dans le NRC d’hier soir, « L’Europe est à l’origine du conflit dans le Caucase ». M. Bakker défend la thèse selon laquelle « la cause la plus directe et la plus fondamentale de la situation actuelle se trouve à Bruxelles et dans la majorité des capitales des pays membres de l’UE. On y a reconnu au début de l’année l’indépendance du Kosovo, ouvrant ainsi la légendaire boite de Pandore et levant le tabou qui pesait sur les régions séparatistes et le principe d’intégrité territoriale. La reconnaissance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud est une réaction directe à la démarche irresponsable de vingt Etats membres, plus les Etats-Unis. » (…) Il est toutefois vraisemblable », conclut M. Bakker, « qu’à Bruxelles et à La Haye, les leaders politiques désigneront le président russe Medvedev comme coupable. Il est nécessaire de battre sa coulpe pour sortir de cette crise de concert avec les Russes ».

ACTUALITE INTERIEURE

VVD

Le leader du parti libéral, M. Mark Rutte, a présenté hier à la presse les nouvelles priorités du VVD, qui sont « l’enseignement, les questions d’environnement et d’énergie, une immigration intelligente et la réduction du rôle de l’Etat », résume le Volkskrant.

Le NRC Handelsblad précise que sa « déclaration de principes comporte sept points. Après une introduction rapide sur la ‘vision et la mission’ du VVD et sur la ‘liberté et la responsabilité’, il traite les thèmes suivants : l’importance de l’éducation, la citoyenneté dans la société, l’état de droit démocratique, l’économie libre de marché, et l’ordre international. Le VVD veut être le parti des ‘Néerlandais qui travaillent dur et construisent leur propre avenir’, des artisans, des enseignants, des policiers, des personnels soignants, de ceux qui ont le courage de se lancer dans la création d’entreprise. Le parti ‘considère la liberté individuelle, aussi bien d’un point de vue matériel que spirituel, comme un bien suprême’ et refuse ‘la dictature du plus grand nombre’. La relation entre ‘l’individu, la société et l’Etat’ fait l’objet d’un développement particulier : ‘la liberté doit dans certains cas être conquise sur l’Etat et dans certains cas avec l’Etat’. (…) L’Etat existe pour et par les citoyens. Sans Etat pas de liberté civile et politique, pas de libre marché, pas d’ordre social, pas d’ordre public. Mais l’Etat ne doit pas vouloir trop réglementer et promettre ».

La presse explique que l’auteur de cette déclaration de principes est M. Mark Rutte, qui a « fait relire sa copie » par Ivo Opstelten et Uri Rosenthal. « Un week-end de discussion va être organisé pour permettre aux parlementaires libéraux de débattre des propositions de leur leader ; il sera suivi de trois rencontres régionales, avant le congrès du parti le 15 novembre ».

Le NRC replace la rédaction de cette déclaration de principes dans le contexte d’un « VVD sur la défensive : Geert Wilders a quitté le groupe pour fonder, avec son PVV, un concurrent redoutable, il y a eu la crise Hirsi Ali, puis les élections qui ont placé le parti dans l’opposition, sans oublier la lutte pour le leadership entre Rita Verdonk et Mark Rutte qui a divisé l’électorat. Rutte l’a emporté, il a écarté Rita Verdonk après de violentes disputes et s’est assuré de l’élection d’Ivo Opstelten à la présidence du parti, lui garantissant le soutien des cadres libéraux. Maintenant, l’heure est venue de présenter une nouvelle déclaration de principes, selon Rutte ‘plus concrète et plus polémique que la précédente’, qui doit servir de guide à un ‘parti plus moderne et plus optimiste’. »

Sondage

L’AD publie un sondage selon lequel « le PVV redescend de 11 à 6 sièges ». Le Politieke Barometer de cette semaine fait apparaître que « le CDA et le PvdA ont tendance à regagner du terrain, avec respectivement 37 et 24 sièges potentiels, soit, pour chacun, trois de plus que le mois dernier. Ces partis ont actuellement 41 et 33 sièges au Parlement. Le même sondage indique que le SP pourrait compter sur19 sièges, soit deux de moins qu’en juillet, que le VVD gagnerait un point et remontrait ainsi à 16 sièges et que la ChristenUnie passerait de 9 à 7 sièges ».