Presse néerlandaise du mercredi 28 juillet 2004

 

Tous les
journaux développent ce matin un événement sportif sans précédent : le circuit
automobile de Zandvoort (Hollande du Nord), où les coureurs frôlent souvent le
deux cents à l’heure, a été hier le théâtre du premier championnat néerlandais
de "scootmobiles", de petits véhicules motorisés à quatre roues pour
mal-marchants. Organisée par le Nationaal Fonds Ouderenhulp pour attirer
l’attention sur l’isolement social des pensionnaires des maisons de retraite, la
course a été couverte par des dizaines de journalistes et de reporters
néerlandais et étrangers, dont ceux du prestigieux programme télévisé
britannique TopGear. C’est une Rotterdamoise de 82 ans qui a remporté le titre.

 

  • NRC Handelsblad
    d’hier soir : "Travailler au piédestal de John Kerry" (Convention Démocrate de
    Boston), "Les Pays-Bas donnent 100 millions d’euros pour la reconstruction du
    Darfour", "Les Coréens fuient en masse vers le sud"
  • De Telegraaf
     : "Bientôt de nouveaux billets d’euros - Encore plus de gadgets pour
    déjouer les contrefacteurs
    ", "Course fanatique pour le titre"
  • Algemeen Dagblad
     : "Les voitures sont le plus en sécurité à Rotterdam - 90 % des véhicules
    volés sont retrouvés, contre 60 % dans le pays tout entier", "Les
    vieillards ’foncent’ en scootmobile
    "
  • Trouw
     : "Les pêcheurs de coques feront bonne pêche - Une autorisation in extremis
    pour plus de 8 millions de kilos de mollusques", "Une semaine de travail de 48
    heures ou plus" (situation en Grande-Bretagne)
  • de Volkskrant
     : "Les Pays-Bas sont en retard pour leur poste de commissaire européen", "Le
    circuit est un élixir de jouvence pour les vieillards en scootmobile"

 

 

* * *

 

 

Actualité internationale

 

Union
européenne : nouvelle Commission

" Les Pays-Bas et le Danemark sont les derniers Etats membres de l’UE à
ne pas encore avoir de candidat pour la nouvelle Commission européenne
",
relève le Volkskrant à la une. "Le président portugais de la Commission,
José Manuel Barroso, est déjà en train de distribuer les portefeuilles."

" Il faut tenir grief à Balkenende du fait que les Pays-Bas sont
maintenant pratiquement les derniers’, estime le député PvdA Frans Timmermans.
’Le temps passe et nous courons un grand risque d’obtenir un portefeuille mou.
Manifestement, les tiraillements de politique partisane jouent un plus grand
rôle que l’intérêt national’
."

"En milieu gouvernemental, par contre, on pense que la diplomatie
silencieuse est plus fructueuse que les roulements de tambour. Balkenende
entretient de bons contacts avec Barroso. ’Nous savons que ce n’est pas la
garantie d’un poste lourd, mais nous l’espérons tout de même’, dit un initié.
L’un des favoris néerlandais est le ministre de l’Agriculture Veerman, qui
devrait devenir commissaire de l’Agriculture à Bruxelles. Ses chances d’obtenir
ce poste ont augmenté du fait que l’Irlande ne le brigue plus, selon des
diplomates de Bruxelles." "Par ailleurs, l’ancienne ministre Neelie Kroes semble
toujours être une candidate sérieuse au portefeuille des Transports."

" La proposition néerlandaise à la
succession de l’eurocommissaire VVD Frits Bolkestein est attendue pour le début
de la semaine prochaine
". "La décision sera prise par le premier ministre
Balkenende, les vice-premiers ministres Zalm et De Graaf et le ministre des
Affaires étrangères Bot", rappelle le journal de centre gauche.

 

Pays-Bas - Soudan

" La ministre de la Coopération Agnes van Ardenne s’attend à ce que les
Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège rejoignent à très court terme le
groupe de pays donateurs qui s’occupera de la reconstruction de la région
soudanaise du Darfour
, où règne une crise humanitaire", note le Volkskrant (p.2). " Les Pays-Bas fourniront cent millions d’euros à cet
effet
."

"Van Ardenne, dans le cadre de la présidence néerlandaise de l’Union
européenne, a pris l’initiative de fonder un Group of friends for Darfur."
"Le ministre des Affaires étrangères Bot a demandé au Soudan de mettre de
l’ordre dans la situation dans un délai de quelques mois."

"Les Soudanais de la région du Darfour qui demandent l’asile
aux Pays-Bas pourront y rester jusqu’à nouvel ordre. Mais ce n’est pas le cas de
ceux qui sont ’restés dans le Nord relativement sûr du Soudan’ plus de six mois
avant leur venue aux Pays-Bas, selon le ministre" (également NRC Handelsblad
d’hier soir pp.1 et 2, Algemeen Dagblad p.3).

 

Actualité intérieure

 

Médecins sans frontières

Le
ministre des Affaires étrangères traduit Médecins sans frontières (MsF) en
justice pour obtenir le remboursement de la rançon d’Arjan Erkel
, note l’ensemble de la presse. Cela fait des mois que le ministère et
l’organisation humanitaire se querellent sur la question de savoir qui doit se
charger des frais de la libération d’Erkel, un million d’euros.

Arjan
Erkel a été libéré en avril, après vingt mois de séquestration dans la
république russe du Daguestan. Il est apparu peu après sa libération que ses
ravisseurs - dont l’identité n’est pas connue - avaient touché un million
d’euros. Un quart de ce montant avait été payé par Médecins sans frontières,
770 000 euros venaient du ministère des Affaires étrangères. Selon le ministère,
il s’agissait d’un "prêt" que MsF devait rembourser par la suite.

Pour le
ministère, c’est une question de principe à cause de l’effet de précédent qu’il
redoute : il veut éviter coûte que coûte de donner l’impression que l’Etat
néerlandais est disposé à payer une rançon pour ses ressortissants kidnappés.

MsF Pays-Bas affirme ne pas être au courant d’une promesse de
remboursement. Le ministère n’aurait formulé cette exigence que des semaines
après la libéralisation d’Erkel ( De Telegraaf p.3, de Volkskrant
p.3, Algemeen Dagblad p.5, Trouw p.5).

Pour l’éditorialiste de l’ Algemeen Dagblad , l’affaire
est claire : "L’organisation s’est manifestée comme un groupe d’action et a
rendu un mauvais service à son collaborateur Erkel." "Elle doit prendre ses
responsabilités maintenant et s’en tenir aux engagements. Il faut qu’elle paie."

 

Drogue

" En
dépit des contrôles et des mesures de sécurité de plus en plus sévères, les
trafiquants de drogue choisissent de nouveau les grands ports de mer pour faire
transiter leur marchandise illégale
", écrit le Volkskrant (p.3), qui
poursuit aujourd’hui sa couverture du dossier de la drogue. " Après des années
de baisse progressive des quantités de drogue saisies, des ports comme Rotterdam
et Anvers accusent une hausse les six derniers mois
. Le commissaire Eugène
in ’t Veld, de la police des ports de mer néerlandais, parle d’une ’augmentation
considérable’ du transit à Rotterdam. Il ne veut pas encore donner de chiffres
précis concernant la saisie de drogue dans le port. ’Nous sommes en train
d’analyser les données’."

"La hausse
est une rupture de tendance remarquable. Il y a six mois, le même In ’t Veld
faisait état de grands succès dans la lutte contre le trafic de drogue. Ainsi,
moins de mille kilos de cocaïne avaient été saisis durant toute l’année 2003,
alors que les années précédentes il y avait eu des mois pendant lesquels on
avait saisi le décuple."

La situation est comparable à Anvers, selon le chef des
services judiciaires de la douane locale, Robert Robbrecht : "Plus du double de
toute l’année précédente. Le transit de cannabis et d’ecstasy croît aussi de
nouveau."

"L’approche ferme vis-à-vis des criminels de l’ecstasy a du
succès", relève l’ Algemeen Dagblad (p.3). "La production de cette drogue
décroît rapidement aux Pays-Bas. A cause des risques accrus qu’ils courent ici,
les producteurs d’ecstasy partent pour l’Europe de l’Est."

" En
l’espace de quelques mois cette nouvelle approche a donné des résultats
spectaculaires
", souligne l’éditorialiste du Volkskrant à propos de
l’intensification des contrôles à l’aéroport de Schiphol . "Alors qu’en
janvier on avait encore intercepté 500 kilos de cocaïne, quatre mois plus tard
la quantité saisie était descendue à 80 kilos. L’effet d’attraction redouté par
suite de l’élargissement sans assignation à comparaître des avaleurs de
boulettes (avec moins de trois kilos de coke) ne s’est pas produit. C’est
important pour la réputation de l’aéroport de Schiphol et pour la perception à
l’étranger de l’approche originale des Pays-Bas."

" Le juriste conséquent qu’est Donner sera le dernier à
nier que l’impunité des avaleurs de boulettes choque notre sens de la justice,
quand d’autres passeurs de drogue sont condamnés à de lourdes peines. Il faut
donc que ce soit une mesure d’urgence temporaire
. Si le nombre de passeurs
continue de décroître à Schiphol, il y aura à la longue de nouveau suffisamment
de capacité pour faire comparaître aussi les avaleurs de boulettes."

 

Télévision commerciale

" Des
programmes télévisés comme Sperm Race et Make me a Mum, dans
lesquels le sperme humain joue un grand rôle, ne passeront pas sur le petit
écran néerlandais
", annonce l’ Algemeen Dagblad à la une. "La loi sur
les embryons interdit l’utilisation à des fins commerciales d’ovules, de
spermatozoïdes et d’embryons. Le ministère de la Santé publique entrera en
action si le producteur Endemol International veut diffuser ces programmes aux
Pays-Bas
."

"Endemol
veut produire Sperm Race pour la télévision allemande. Il s’agit de chercher
l’Allemand qui a le meilleur sperme. Make me a Mum est destiné à la télévision
britannique et américaine. Dans ce programme, des hommes entrent en compétition
pour le premier prix : rendre une femme enceinte."

"Le CDA trouve ces programmes de mauvais goût et veut que le
gouvernement rappelle Endemol à l’ordre. Les députés Atsma et Ormel pensent
qu’il faut entreprendre une action dans le cadre européen" (également Trouw
p.3, de Volkskrant p.3).

 

Economie, Finances

 

Unilever et l’Europe

"Le temps
presse, l’Europe est trop lente", titre le NRC Handelsblad (p.12) d’hier
soir au-dessus d’une interview d’Antony Burgmans, le grand patron néerlandais
du groupe alimentaire Unilever
. Burgmans, qui est membre de la
European Round Table of Industrialists
, plaide en faveur de réformes rapides
et radicales dans l’Union européenne, dont la présidence néerlandaise doit
prendre l’initiative
.

"La
présidence néerlandaise de l’Union européenne peut insister sur la nécessité
d’une évaluation provisoire de l’agenda de Lisbonne et placer quelques
commentaires critiques. Si les leaders européens confirment de nouveau ces
objectifs, il faudra que les choses changent. L’augmentation du nombre d’actifs
de 60 à 70 pour cent, une croissance de 3 pour cent par an, la réduction de
moitié du nombre de jeunes de 18 à 24 ans sans qualification de base pour le
marché du travail, un investissement de 3 pour cent du produit intérieur brut
dans la recherche et le développement de nouveaux produits - on est loin de tout
cela."

"Il faut
augmenter la vitesse à laquelle l’Europe s’adapte. Les entreprises en Europe se
battent avec une jungle de règles. Je tiens beaucoup à ce qu’on révise
profondément les tâches de l’Etat." "La forêt de règles étouffe toute initiative
privée - pas seulement aux Pays-Bas, aussi en France, en Allemagne et en
Italie." "Il faut endiguer les subventions d’Etat." "Alors que le secteur privé
assainit, la fonction publique s’étend toujours. Il faut absolument supprimer un
certain nombre de subventions aux Pays-Bas, comme la déductibilité fiscale des
cotisations retraite, les subventions au logement et la déductibilité fiscale
des intérêts sur prêt immobilier." "Il importe que les postes déductibles soient
compensés par une baisse considérable des impôts. Il faut introduire un tarif de
base de 25 à 30 pour cent pour tout le monde, les citoyens comme les
entreprises. Il faut relever l’abattement à la base de ceux qui gagnent vraiment
peu."

"Il est
d’autre part nécessaire de réformer le contrat social : davantage de
responsabilité personnelle pour la retraite, travailler plus longtemps, moins de
vacances. Pourquoi faut-il sept semaines de vacances ? Il n’est pas nécessaire
de les réduire à dix jours comme aux Etats-Unis, mais quatre semaines
suffisent."

"Les
charges en Europe de l’Ouest sont un autre problème. L’amélioration de la
compétitivité doit figurer en tête de l’agenda européen, sinon l’emploi se
dégradera encore plus et il n’y aura plus de croissance économique que pour
l’Amérique et l’Asie. C’est pourquoi la Table Ronde des grands industriels
européens est partisane d’un supercommissaire des Affaires économiques à
Bruxelles. Nous devons nous appliquer à attirer des capitaux, des technologies
et à améliorer la qualité des ressources humaines. Ce plaidoyer, la Table Ronde
l’a déjà tenu il y a dix ans, mais il ne s’est presque rien passé depuis."
"L’Europe se rapproche d’un scénario noir. Le vieillissement est catastrophique.
Dans trente ans, les Européens auront quinze à vingt ans de plus, en moyenne,
que les Américains. Alors n’ayez pas peur des Polonais. Accueillez-les, avec
d’autres immigrants, de formation supérieure ou non."

"Il faut encore que la Turquie adhère, à condition qu’elle
réponde aux critères posés. La présidence néerlandaise doit s’y appliquer.
L’Europe a intérêt à ce que la Turquie soit stable. Lorsque les Turcs feront
partie de l’Union, l’intégration des musulmans d’Europe se fera aussi mieux.
Avec soixante-dix millions de Turcs avec nous, nous agrandirons le marché
européen et la prospérité."

 

Affaires françaises 

 

Le Trouw (p.7) et le Volkskrant (p.5, synthèse
de dépêches) signalent l’annulation du premier mariage homosexuel célébré en
France.

 

Dernière modification : 17/08/2004

Haut de page