Presse néerlandaise du mercredi 20 juin 2007

De grands groupes de vautours fauves ont été signalés en Belgique et dans le Sud des Pays-Bas. Hier, ces charognards dont l’envergure peut atteindre deux mètres et demi ont été observés à Oss, Bois-le-Duc, Sint Oedenrode et Eindhoven (Brabant du Nord), à Wageningen (Gueldre) et même à Naaldwijk, Brielle et La Haye (Hollande du Sud). En Flandre zélandaise, un ornithologue amateur en a compté 61 lundi. "Un spectacle magnifique", dit un membre de Vogelbescherming Nederland (Société de protection des oiseaux). "Certains vautours avaient adopté une pose très classique sur des branches mortes, comme dans les aventures de Luky Luke."
Il est exceptionnel qu’il y ait autant de vautours aux Pays-Bas, mais la cause du phénomène est "triste", selon cet ornithologue : le manque de nourriture dans les Pyrénées espagnoles, où les mesures d’hygiène vétérinaires ont été renforcées.

NRC Handelsblad (libéral) d’hier soir : "Grandiose ! Un vautour fauve dans le télescope", "Verhagen : le sommet de l’UE n’isolera pas les Pays-Bas", "Au tour de l’Uruzgan" (offensives des talibans en Afghanistan)
de Volkskrant (centre gauche) : "Les parachutes dorés bridés - Le gouvernement veut plafonner les primes de licenciement - La voie est libre pour sommet de la participation tant attendu", "La Pologne sévèrement critiquée à cause de son comportement récalcitrant", "Grave attentat contre une mosquée en Irak"
Trouw (chrétien progressiste) : "34 millions de réfugiés et de personnes déplacées - HCR : forte hausse en 2006", "Le populaire site vidéo YouTube lance une version néerlandaise"
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "La Cour des comptes porte un jugement dévastateur sur le projet de TGV - Le ministère des Transports est responsable de l’échec qui menace"
De Telegraaf (populaire) : "Il est insensé d’interdire de fumer en 2008 - Le projet ’inapplicable de Klink fait le désespoir de l’hôtellerie-restauration", "Le syndicat De Unie furieux à propos du droit de licenciement"

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ACTUALITE INTERNATIONALE

Union européenne

Le sommet sur la Constitution européenne qui se tiendra à Bruxelles demain et après-demain donne lieu à de grands avant-papiers dans plusieurs journaux.

"Pour beaucoup de politiques européens, le non néerlandais est toujours un raté malencontreux, par lequel les Pays-Bas se sont placés en marge de l’Europe", écrit Bert Lanting dans le Volkskrant (p.4). "Mais Hugo Brady, du groupe de réflexion londonienCentre for European Reform , voit les choses autrement : ’Les Pays-Bas ne sont absolument pas seuls. Une atmosphère comparable est sensible dans beaucoup plus de pays. Pas d’euroscepticisme, mais plutôt de l’euroréalisme.’ C’est pourquoi, selon lui, il sera difficile pour les partisans de la Constitution d’obtenir gain de cause. ’Les minimalistes ont en ce moment le vent en poupe en Europe’."
"Brady n’a pas remarqué grand-chose de la crise que traverserait l’Union européenne depuis le référendum en France et aux Pays-Bas. ’Ce pessimisme est typiquement européen. On porte ici la morosité comme une médaille, mais c’est sans raison’."
"Selon une récente étude française, la machine légiférante de Bruxelles ne s’est pas ralentie de façon manifeste. En dépit de l’impasse sur la Constitution, les pays de l’UE et le Parlement européen ont réussi à trouver un compromis sur la controversée directive services. L’ambitieux système de contrôle des produits chimiques (Reach) a été mis en place et le mois dernier la Commission a adopté à toute vitesse une réglementation visant à limiter les tarifs de la téléphonie mobile à partir de l’étranger."
"Il n’empêche que tous les Etats membres semblent convaincus de la nécessité de modifications radicales pour éviter que la machinerie de l’UE des 27 ne se grippe.Il semble donc qu’une grande partie du paquet restera intacte : la présidence permanente, un plus grand rôle pour le ministre des Affaires étrangères (même si on l’appelle ’haut représentant pour la politique étrangère’), davantage de compétences pour le Parlement européen, moins de droits de veto pour les Etats membres, une Commission européenne plus petite."
"Mais le prix que les ’fédéralistes’ devront payer pour cela, c’est la suppression du caractère constitutionnel du nouveau traité. Le nom de Constitution disparaîtra, de même que les symboles qui font penser à une structure étatique : le drapeau et l’hymne."

"Paris, Varsovie et Londres joueront un rôle principal", titre le même Volkskrant au-dessus d’un triptyque de correspondances de ces capitales.

"Le ministre des Affaires étrangères Maxime Verhagen (CDA) ne craint pas que les Pays-Bas, au ’sommet de la Constitution’ à Bruxelles, se retrouvent isolés si d’autres pays ne partagent pas suffisamment les nombreux desiderata néerlandais", écrivent Raymond van den Boogaard et Michèle de Waard à la une du NRC Handelsblad d’hier soir. "Il reconnaît qu’il a redouté un ’scénario de cauchemar’ dans lequel l’Allemagne et la France s’entendaient pour remplacer la Constitution européenne rejetée par un nouveau traité européen. Mais ’après notre diplomatie intensive un tel scénario n’est désormais plus évident’."
"Verhagen est ’prudemment positif’ sur les chances d’obtenir gain de cause sur des points essentiels pour les Pays-Bas, durant ce sommet. ’Mais la course est loin d’être courue. De lourdes discussions nous attendent’."

Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Frans Timmermans (PvdA), de son côté, affirme dans le Financieele Dagblad (p.3) que ce sommet présentera une "fenêtre d’opportunité unique" pour remplacer par un nouveau traité la Constitution européenne rejetée. "L’Allemagne est le seul pays que je juge capable pendant sa présidence de l’UE d’aligner les chefs d’Etat et de gouvernement.C’est un processus terriblement difficile et les Allemands le gèrent d’une façon fabuleuse."
"C’est surtout la position de la Pologne qui préoccupe Timmermans", souligne le journal financier. "La Pologne veut réviser la pondération des voix au sein du Conseil européen, telle qu’elle a été établie en 2004." "’La population polonaise est en général très positive vis-à-vis de la coopération européenne. On ne peut pas en dire autant du gouvernement polonais. Or ce gouvernement, avec la pondération des voix, a trouvé un point qui résonne auprès de la population’."
"Timmermans est conscient du fait que le gouvernement néerlandais doit marcher sur des œufs. S’il n’obtient pas des modifications de fond manifestes, l’opposition prétendra qu’il est seulement question de changements cosmétiques. Mais selon le secrétaire d’Etat, il s’est avéré en 2005, dans la perspective du référendum sur la Constitution européenne, qu’on ne pouvait pas dissocier la forme du fond. ’Parce que le traité s’appelait une Constitution il se serait formé un super-Etat européen, selon le SP. Je trouve bizarre que ces mêmes personnes disent maintenant que si la forme change et le nom de Constitution disparaît le fond reste le même’."

ACTUALITE INTERIEURE

Débat sur le programme politique du gouvernement

"Pechtold, Rutte et Halsema ont fait de l’opposition, Wilders a dépassé ’les bornes de la bienséance’, mais pour le reste la Chambre est restée calme", résume le Volkskrant (p.2) dans le chapeau d’un reportage sur le débat parlementaire qui s’est tenu hier. "Dans les bancs du gouvernement, trois ministres de culture protestante qui ont opté pour un cap conservateur : Balkenende, Bos et Rouvoet. En face d’eux, trois leaders libéraux : Rutte, du VVD, Halsema de GroenLinks et Pechtold du D66, qui se sont chargés de l’essentiel de l’opposition au gouvernement. Agnes Kant, porte-parole du SP en l’absence de Jan Marijnissen, a bien essayé de s’attaquer au porte-parole PvdA Jacques Tichelaar, mais celui-ci s’est collé à elle tel un boxeur de métier : ’Je suis de votre avis’."
"Ce manège a amené Rutte à constater que l’influence du SP sur ce gouvernement est ’très grande’. ’Ce gouvernement est de gauche’, a dit le leader VVD. Le groupe parlementaire PvdA a tambouriné sur ses bancs en guise d’approbation. Rutte : ’Le CDA se tient peureusement coi’."
"L’apport de Geert Wilders au débat a divisé le bloc libéral. Le chef de file du PVV a brossé un tableau apocalyptique de la société : ’Nos villes sont la scène de violences multiculturelles, de crimes d’honneur, de foulards islamiques, d’antennes paraboliques, de burqas.’ Et aussi : ’Le gouvernement a passé cent jours dans le pays, mais visiblement il avait les yeux bandés et portait un foulard sur la tête et des boules Quies dans les oreilles’."
"Rutte a brodé un peu sur le thème de l’échec de l’intégration, mais Pechtold s’est révélé l’adversaire le plus fanatique de Wilders. ’Wilders a de nouveau dépassé aujourd’hui les bornes de la bienséance. Les gens ont écouté ses paroles répugnantes et se demandent pourquoi nous n’intervenons pas’. Pechtold a exigé de Balkenende qu’il ne soutienne en aucun cas l’interdiction de la burqa."
"Wilders avait détourné en mars le débat sur l’accord de coalition en mettant en cause la double nationalité des secrétaires d’Etat Albayrak et Aboutaleb", rappelle le journal de centre gauche. "De ce fait, c’était la première fois, hier, que la Chambre et le gouvernement parlaient du fond de la politique. Le gouvernement tout entier était venu, ce qu’il ne fait normalement qu’au moment de la déclaration politique générale et du débat qui la suit. Mais il n’a été vraiment concret à aucun moment. Il faut être patient, a fait valoir Balkenende à l’opposition. ’C’est une fusée à trois étages. Ceci est une étape intermédiaire sur la voie de la concrétisation, le jour de la présentation du budget’."

Sommet de la participation

"Le gouvernement Balkenende s’est accordé sur une réforme radicale du droit de licenciement", relève le Financieele Dagblad dans son grand article à la une. "Le 27 juin, il débattra de ses propositions avec le patronat et les syndicats."
"Selon des sources haguenoises, le gouvernement veut mettre fin à ce qu’on appelle la procédure du tribunal d’instance, qui permet de résilier un contrat de travail moyennant un dédommagement fixé par le tribunal. Les patrons trouvent ce dédommagement, que le tribunal d’instance calcule à l’aide d’une formule fixe, beaucoup trop élevé. La proposition du gouvernement prévoit de fixer légalement le montant du dédommagement. Selon des sources, le maximum serait de 75 000 euros."

Le Volkskrant, à la une, précise que ce montant s’appliquera aux salariés de moins de 45 ans et que les personnels plus anciens pourront bénéficier d’une prime allant jusqu’à 100 000 euros. D’éventuels investissements dans la formation pourront être déduits à concurrence d’un quart du dédommagement alloué.

Première Chambre

Le Financieele Dagblad (p.2) et le Volkskrant (p.3) signalent la réélection par 71 voix sur 75 de la présidente de la Première Chambre, Yvonne Timmerman-Buck. La sénatrice CDA était la seule candidate.
Deux sénateurs ont voté blanc hier, deux autres étaient absents.
Mme Timmerman-Buck a travaillé quelque temps au ministère de la Justice et elle a fait partie du bureau scientifique du CDA pendant douze ans. Elle est membre du groupe sénatorial CDA depuis 1999 et elle l’a présidé de 2001 à 2003.

AFFAIRES FRANÇAISES

Le remaniement du gouvernement est mentionné par le Volkskrant (p.5) et le Trouw (p.11).

Dernière modification : 07/12/2009

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