Presse néerlandaise du mercredi 2 mai 2007

Le renforcement de la lutte contre le vol de carburant dans les stations-service est un succès, fait savoir le ministre des Transports et Voies d’Eau Camiel Eurlings dans une lettre à la Deuxième Chambre. Quelque quinze mille conducteurs qui font le plein sans payer sont dépistés chaque année.
Depuis 2004, après des années de plaintes de la part des pompistes, le Rijksdienst voor het Wegverkeer (Service national de la circulation routière) transmet les données relatives à l’immatriculation de ceux qui ne paient pas aux huissiers, qui récupèrent ainsi presque un million d’euros par an, selon le ministre.

NRC Handelsblad (libéral) d’hier soir : "Moscou fait obstruction parce que c’est possible" (question du Kosovo), "Le premier ministre israélien a ’failli’, mais il ne démissionne pas - Critiques sur l’invasion du Liban" (correspondance de Jérusalem), "Les Polonais veulent du travail et leur propre église - Le nombre d’entrepreneurs polonais a encore augmenté [aux Pays-Bas]"
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "Les huissiers dépistent 15 000 voleurs d’essence - Le ministre Eurlings : L’approche dure est un succès", "Troubles à Istanbul le Jour du Travail"
Trouw (chrétien progressiste) : "La mort subite du nourrisson est devenue rare - La mise en garde contre le couchage sur le ventre a immédiatement réduit la mortalité - 3 500 bébés sont morts de 1971 à 2006", "La moto : le joujou des plus de 40 ans"
de Volkskrant (centre gauche) : "L’élection présidentielle turque n’est pas valide - Tension croissante entre l’élite séculière et la classe moyenne islamique", "Une marée bleu foncé" (reportage d’Istanbul)
De Telegraaf (populaire) : "Les camions sont funestes pour les ponts de béton -Des erreurs de calcul dramatiques pour les constructions d’avant 1980", "Tournée des joueurs du PSV" (championnat des Pays-Bas de football)

* * *

ACTUALITE INTERNATIONALE

Banque mondiale

"Le président de la Banque mondiale, Paul Wolfowitz, ment à propos de l’augmentation salariale disproportionnée dont il a gratifié son amie après son entrée en fonctions, en 2005", écrit le Volkskrant à la une. "C’est ce qu’Ad Melkert a déclaré hier soir durant le programme télévisé Nova . Wolfowitz est tellement critiqué à cause de l’avantage accordé à son amie, qui travaille également pour la Banque mondiale, que ses jours en tant que président semblent comptés. Il se défend maintenant en disant que Melkert, qui était à l’époque président de la Commission éthique de la banque, était au courant de la question. ’Je ne laisserai pas dire cela de moi’, a déclaré Melkert."

Turquie

"Aujourd’hui, le gouvernement turc tentera de nouveau de faire élire Gül à la présidence par le Parlement, après le jugement de Cour constitutionnelle, qui a déclaré le premier tour invalide, hier", relève l’éditorialiste du Financieele Dagblad. "Quel que soit le résultat de cette tentative, des élections anticipées semblent inévitables. Elles offriront aux adversaires de l’islamisation de la Turquie la possibilité de faire subir une défaite politique à Erdogan et son parti, l’AK. Mieux vaut passer par les urnes que d’agir à partir des casernes."

Kosovo

"La voie qui mène à l’indépendance de la république serbe du Kosovo est pleine d’obstacles", note l’Algemeen Dagblad (p.13), dans le chapeau d’une brève interview du chef de la diplomatie néerlandaise, Maxime Verhagen (CDA). "La Russie veut une solution qui soit soutenue par toutes les parties et trouve qu’il aurait fallu poursuivre les négociations entre la Serbie et le Kosovo. Nous sommes d’un autre avis et soutenons le plan Ahtisaari, qui doit être la base de cette résolution [du Conseil de Sécurité de l’ONU]. Ce plan prévoit l’indépendance du Kosovo, qui restera cependant sous surveillance internationale durant une certaine période. Les Pays-Bas estiment en outre que le Kosovo, durant cette période, doit montrer qu’il est capable d’être indépendant, notamment en protégeant bien la minorité serbe, de sorte que la surveillance internationale puisse prendre fin."
"Nous sommes d’accord avec la Russie qu’il faut trouver une solution à l’aide d’une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité. Nous espérons donc que la Russie, en tant que membre permanent du Conseil de Sécurité, s’y attachera."
Question du journal : "Les Pays-Bas reconnaîtront-ils immédiatement, comme les Etats-Unis, un Kosovo proclamant unilatéralement son indépendance ?" Réponse du ministre : "N’anticipons pas. Le but n’est pas que le Kosovo se déclare indépendant sans résolution et sans les autres parties."
"Discernez-vous un risque de précédent (la république Srpska) ou inversement, le scénario d’une Grande-Albanie ?" "Je ne veux pas spéculer. Le fait est que le Conseil de Sécurité est saisi d’une proposition et que nous devons amener toutes les parties à aboutir à une solution à l’aide de ce plan. Ce sera un signal de raison pour la Srspka et l’Albanie."
"La résolution devra aussi offrir une solution sui generis, de sorte qu’il n’y ait pas de précédent et que d’autres régions ne puissent pas en tirer des droits."

Parlement européen

Le premier ministre néerlandais, Jan Peter Balkenende, prendra le 23 mai la parole devant l’Assemblé plénière du Parlement européen, à Strasbourg. Il commentera alors la position néerlandaise concernant la Constitution européenne. On ne sait pas encore s’il entrera effectivement en débat avec les europarlementaires.
"A la mi-juin, les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres de l’Union décideront si des modifications peuvent être apportées au texte rejeté par référendum en 2005, en France comme aux Pays-Bas, et de quelle manière", rappelle le NRC Handelsblad (p.2) d’hier soir. "Une très grande majorité du Parlement européen est favorable à la Constitution européenne."
"L’intervention de Balkenende à Strasbourg est passablement unique. En général, seul le chef du gouvernement du pays qui assure la présidence semestrielle de l’Union se rend une ou deux fois au Parlement."

ACTUALITE INTERIEURE

PvdA

"Les problèmes du PvdA ne sont pas dus à des erreurs commises durant les récentes campagnes électorales", relève le Financieele Dagblad à la une. "La social-démocratie est sous pression depuis beaucoup plus longtemps. Depuis les gouvernements Paars, à partir de la moitié des années quatre-vingt-dix, l’idéologie du parti est passée à tort à l’arrière-plan. Cette analyse a été faite par le président du groupe parlementaire PvdA, Jacques Tichelaar, hier durant une réunion du 1er mai à Zwaarwesteinde. Selon lui, il s’agit de donner un nouveau contenu aux ’idéaux sociaux-démocrates’."
"Tichelaar juge ’trop faciles’ les récentes critiques à l’adresse de la direction du parti. Il remonte plus loin dans le passé pour expliquer les difficultés du PvdA. Selon Tichelaar, le parti n’a ’pas suffisamment résisté’ au climat néo-libéral qui s’est créé au milieu des années quatre-vingt-dix. Wim Kok a été premier ministre de deux gouvernements Paars, à cette époque. Tichelaar reproche à Kok d’avoir voulu se défaire de l’idéologie."
"Tichelaar qualifie l’émancipation et la solidarité de ’buts fondamentaux’ de l’idéologie du PvdA. Cela signifie que le parti doit donner aux gens la possibilité d’assurer leur propre développement. Tichelaar donne comme exemple concret le droit des travailleurs à une semaine de formation par an. Il veut que le parti développe des ’thèmes typiquement PvdA’, tels que les quartiers à problèmes. Tichelaar propose par ailleurs que le parti débatte davantage sur des sujets controversés comme l’effet de marché, la sécurité sociale et l’intégration" (également Trouw pp.4 et 7).

ECONOMIE, FINANCES

Esprit d’entreprise

"Les Pays-Bas deviennent de plus en plus entreprenants", relève le Financieele Dagblad dans son grand article à la une. "L’an dernier, 90 000 personnes se sont mises à leur compte. Depuis 2003, le nombre de start-up augmente de dix mille chaque année. C’est ce qui ressort des dernières statistiques des Chambres de Commerce néerlandaises." "’Quand l’économie tourne bien, les risques sont moindres’, fait valoir une porte-parole. La réduction des charges administratives encourage aussi l’esprit d’entreprise, pense-t-elle. Par ailleurs, les Chambres de Commerce consacrent davantage de temps à l’information des start-up potentielles."
"L’âge moyen des gens qui se mettent à leur compte est de 37 ans. Ceux qui sont plus jeunes ne sont pas tellement tentés, comme il ressort d’une étude publiée hier par la FNV. Seul un jeune travailleur sur dix indique qu’il a l’intention de commencer sa propre entreprise."
"La plupart des start-up sont actives dans le bâtiment. Presque 16 000 personnes s’y sont mises à leur compte en 2005, deux fois plus qu’en 2004. Depuis l’adhésion de la Pologne à l’UE, en mais 2004, les Polonais peuvent commencer beaucoup plus facilement une entreprise aux Pays-Bas. L’an dernier 3 347 Polonais se sont fait enregistrer comme entrepreneurs, dont 70 pour cent sont actifs dans le bâtiment. En tant qu’entrepreneurs indépendants, ils pouvaient contourner les restrictions en vigueur pour les travailleurs polonais jusqu’à hier" (également de Volkskrant p.9).

AFFAIRES FRANÇAISES

Outre les nombreux articles factuels sur la campagne présidentielle et la consigne de vote de M. Le Pen à ses électeurs ("s’abstenir massivement"), on retiendra un commentaire éditorial dans le NRC Handelsblad d’hier soir.
"Les projets des deux candidats sont très différents", souligne le journal. "Cela peut donner l’impression que les Français, dimanche, pourront choisir entre une politique libérale, sous Sarkozy, et une approche traditionnelle de gauche, sous Royal. Ce n’est pas tout à fait le cas. Beaucoup de déclarations de Sarkozy manifestent un réflexe protectionniste et les deux candidats estiment par exemple que la Banque centrale européenne doit être placée sous un contrôle politique plus strict - ce qui implique une politique des taux d’intérêt et de l’euro stimulant l’économie, au détriment de la lutte contre l’inflation. La protection de l’intérêt national s’étend à l’agriculture et à l’industrie chez les deux. Ils ne disent guère comment ils comptent financer leurs coûteux projets, ce qui serait impensable aux Pays-Bas."
"Il est dans l’intérêt des Pays-Bas que cette élection ouvre la perspective d’une économie française vitale et ouverte." "Il n’est peut-être pas si mauvais, cette fois-ci, que la marge de manœuvre d’un président français soit plus limitée que les deux candidats le font accroire durant leur campagne", conclut le journal du soir en faisant allusion au changement de cap auquel François Mitterrand s’est vu contraint dans les années quatre-vingts.

Dernière modification : 20/01/2010

Haut de page