Presse néerlandaise du mardi 5 juin 2007

Les Allemands n’achètent pratiquement plus de résidences secondaires aux Pays-Bas, selon un agent immobilier cité par le quotidien à grand tirage De Telegraaf. Le long du littoral néerlandais, traditionnellement prisé par les voisins de l’Est, le nombre de propriétaires allemands a baissé de façon spectaculaire, ces dernières années. Les maisons sont un objet de préoccupation, elles sont trop éloignées de la résidence principale en Allemagne ou tout simplement trop chères, explique l’agent immobilier.
Alors qu’il y a moins de dix ans, 75 pour cent des maisons de vacances en Flandre zélandaise appartenaient à des Allemands, ce n’est plus le cas que de 3 pour cent actuellement. "Aucun des appartements du complexe connu De Wielingen, à Cadzand-Bad, n’est la propriété d’un Allemand. Ils sont détenus à 65 pour cent par des Belges et à 35 pour cent par des Néerlandais."

NRC Handelsblad (libéral) d’hier soir : "Les pollueurs veulent améliorer le climat - Le sommet du G8 est placé sous le signe de la réduction des rejets de CO2, mais le fossé entre les projets et la pratique est large", "Nouveau texte pour la Constitution de l’UE" (correspondance de Bruxelles), "Trente mille demandes de formulaire de donneur d’organes"
De Telegraaf (populaire) : "Libéralisation de la taxe immobilière - L’Association des Propriétaires : Une catastrophe", "Les touristes allemands quittent leur maisonnette aux Pays-Bas"
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "Percée intéressante : un médicament contre le cancer du foie - La vie des patients peut être prolongée de plusieurs mois", "Demande d’emploi anonyme à l’essai" (expérience de l’agence Manpower)
de Volkskrant (centre gauche) : "Les deux tiers des assistés sociaux des grandes villes sont sans perspective d’emploi", "Rien ne peut arrêter l’avocat de Taylor" (début du procès à La Haye de l’ex-président du Liberia)
Trouw (chrétien progressiste) : "L’industrie pharmaceutique a prise sur tous les experts - L’Inspection de la Santé publique veut des règles pour les contacts entre la recherche médicale et l’industrie", "Pour la Chine, la croissance économique est plus importante que le climat"

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ACTUALITE INTERNATIONALE

Union européenne
"La Constitution européenne controversée peut être réduite fortement", note le correspondant à Bruxelles du NRC Handelsblad à la une de l’édition d’hier soir. "D’influents leaders européens qui ont été impliqués de près dans la rédaction du texte initial, parmi lesquels l’ex-premier ministre néerlandais Wim Kok, ont présenté [hier] matin à Bruxelles une proposition retenant 71 articles sur 448."
"Ils veulent ainsi rompre l’impasse qui s’est créée après le rejet de la Constitution par voie référendaire en France et aux Pays-Bas. Leur proposition détaillée de modification radicale du texte jouera un rôle important au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement européens sur cette question."
"’Notre texte est clair, compréhensible et lisible’, commente le président du groupe, le ministre italien de l’Intérieur Giuliano Amato. Le texte tient en partie compte des objections exprimées par les Pays-Bas et la France. Le nouveau président français Sarkozy a plaidé à plusieurs reprises, ces derniers temps, en faveur d’un traité simplifié."
"Le projet du Comité d’action pour la démocratie européenne ramène la version française de 63 000 à 12 800 mots. Expressément, le nouveau texte ne s’appelle plus Constitution, mais Traité. Et il n’est plus question d’un hymne ou d’un drapeau européen. Le ministre européen des Affaires étrangères proposé plus tôt aura un autre titre sans que ses compétences n’en soient affectées. Tous les changements institutionnels, comme la pondération des voix, la suppression de droits de veto et la présidence permanente, resteront intacts."
"Les Droits fondamentaux des citoyens, une partie importante de la Constitution, ont été retirés du texte. Le projet se contente d’une référence ayant le même statut juridique. Il en va de même pour les tâches de l’Union dont parlait initialement la Constitution."
"Les recommandations du groupe Amato correspondent en grande partie aux propositions du gouvernement néerlandais", souligne le Financieele Dagblad (p.4) ce matin. "Le groupe, dont font notamment partie l’ancien premier ministre Wim Kok et Jean-Luc Dehaene, pense que le texte de la Constitution peut être ramené à 13 000 mots."
"Selon le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, Frans Timmermans, beaucoup de choses dépendront du nouveau président français Nicolas Sarkozy. ’C’est un peu the new kid on the block. Il va fortement influencer l’atmosphère’, a-t-il prédit à Amsterdam hier soir, lors d’un débat sur la Constitution européenne. ’Il est raisonnable de rester proche de lui’. Timmermans a refusé de répéter ses propos controversés de la semaine dernière, lorsqu’il s’est demandé si les Pays-Bas devaient continuer en Europe si la population dit encore une fois non à un projet de traité."
En page d’opinion du Volkskrant, le député PvdA Niesco Dubbelboer, un des initiateurs du référendum néerlandais sur la Constitution européenne, appelle le gouvernement à faire confiance aux électeurs. "Si le nouveau traité n’est pas assez bon, ne le soumettez pas au Parlement. Mais s’il reçoit l’approbation du gouvernement, soumettez-le à la population et au Parlement. Le gouvernement aura alors de bons arguments pour prôner le ’oui’. Entrez en débat avec les électeurs avec assurance ! Ils ont été pris au sérieux il y a deux ans et ils veulent de nouveau être pris au sérieux. S’il en sort de nouveau un ’non’, c’est que le traité n’est pas encore assez bon. Dans une démocratie, ce sont les électeurs et pas les élus qui ont raison."
Le député D66 Boris de Ham, un autre initiateur du référendum, fait valoir que "l’histoire apprend qu’en général l’Europe est sortie renforcée des crises et des débats". "Ce sera de nouveau le cas maintenant." Il propose de laisser les citoyens prendre eux-mêmes l’initiative d’un référendum.

Srebrenica
Le cabinet d’avocats Van Diepen Van der Kroef Advocaten a assigné l’Etat néerlandais et les Nations Unies à comparaître en justice, au nom de six mille parents des victimes du génocide de Srebrenica. "Les Pays-Bas, en 1995, ont refusé le soutien aérien proposé aux soldats néerlandais du Dutchbat, à Srebrenica", relève le Volkskrant (p.3). "C’est l’une des raisons pour lesquelles les Pays-Bas sont coresponsables du génocide d’au moins sept mille hommes musulmans après la chute de cette enclave, le 11 juillet de cette année-là."
"Pour cette procédure civile, les avocats ont étudié entre autres les rapports du NIOD [l’Institut national de documentation sur la Deuxième guerre mondiale], de l’ONU et du Parlement français. Ils s’opposent à l’affirmation que les 450 soldats du Dutchbat, à l’armement léger, ne pouvaient rien faire contre la suprématie des Serbes bosniaques, lorsque l’ONU n’a pas voulu leur offrir un soutien aérien. Ils rappellent qu’ils n’ont pas résisté lorsque les Serbes bosniaques, le 8 juillet, ont investi quelques postes d’observation du Dutchbat. ’Trente soldats néerlandais ont suivi les Serbes de leur propre gré. Ils n’avaient donc pas été pris en otages’, selon l’avocat Gerritsen. Ces soldats, les jours suivants, allaient être la raison pour laquelle le Dutchbat allait empêcher toute action aérienne, selon Gerritsen. ’Le ministre de la Défense de l’époque, Voorhoeve, a téléphoné personnellement à l’ONU, le 11 juillet, pour exprimer ses craintes concernant la sécurité des Néerlandais. Les avions ont ensuite regagné leur base. La vie de trente militaires néerlandais qui s’étaient donnés volontairement en otages a pesé plus lourd que celle de milliers de musulmans bosniaques’."
"Si les avocats gagnent leur procès, ils réclameront un dédommagement."
"Gerritsen se réfère à la Cour internationale de justice, qui a estimé en février que les Etats doivent tout faire pour prévenir les génocides. ’Le fait dans cette affaire est que non seulement les Pays-Bas n’ont rien fait pour prévenir ce génocide, ils y ont même coopéré.’ Et comme il s’agit d’un génocide, Gerritsen pense qu’on peut aussi inculper l’ONU, qui jouit de l’immunité."
"L’action du Dutchbat et le rôle des Pays-Bas ont fait l’objet de vives critiques à plusieurs reprises", rappelle le journal de centre gauche. "Après la parution du rapport du NIOD, en 2002, le gouvernement a démissionné. Le premier ministre Wim Kok voulait ainsi rendre visible la responsabilité politique, mais il soulignait que c’était la communauté internationale qui avait failli ; ce n’étaient pas les Pays-Bas, mais les Nations Unies qui étaient responsables" (également NRC Handelsblad d’hier soir p.3, Trouw p.9).

Pays-Bas - Moyen-Orient
"La semaine prochaine, dix jeunes accompagneront le ministre Maxime Verhagen (Affaires étrangères) lors d’une ’mission de paix’ au Moyen-Orient", annonce le Telegraaf (p.3). "C’est la première fois qu’un ministre emmène une délégation de jeunes à l’étranger et ce dans une zone de conflit."
"Verhagen a invité les jeunes à l’accompagner durant sa visite de travail en Israël et dans les territoires palestiniens, du 11 au 13 juin. ’Les jeunes vont à la recherche d’espoir. C’est un voyage par-delà les frontières religieuses et ethniques. Nous visiterons notamment un camp de réfugiés palestiniens, le mur de séparation, un centre de convalescence israélien pour les victimes du terrorisme et Yad Vashem, le monument de l’holocauste’, fait savoir Sadik Harchaoui, directeur de [l’institut de développement multiculturel] Forum."
"Forum a sélectionné un groupe ’politiquement correct’ pour cette mission de paix. Des cinq garçons et cinq filles âgés de 19 à 25 ans, deux sont juifs, deux chrétiens, deux athées et quatre sont d’origine islamique."

Dernière modification : 19/01/2010

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