Presse néerlandaise du mardi 17 juin 2003

Pressions internationales croissantes sur l’Iran pour obtenir un contrôle plus poussé de son programme nucléaire, arrestation àCuraçao du fils de Desi Bouterse, budget de la Défense, nominations, location de matériel et faits divers : les grands titres sont très variés et l’actualité politique s’amenuise.

NRC Handelsblad d’hier soir : "Iran : résoudre la dispute nucléaire – Lourde pression internationale", "Zalm simplifie les règles fiscales pour la voiture de service", "La police reconnaît avoir fait des fautes en arrêtant deux collaborateurs d’AH"

Trouw  : "L’Iran sous forte pression àcause de son programme nucléaire", "Licenciement de 600 collaborateurs du COA" (centres de demandeurs d’asile), "’Les patrons ne font certainement pas d’économies sur l’accueil des enfants’"

de Volkskrant  : "La direction de l’armée s’oppose vivement aux fortes économies – Des unités entières risquent de disparaître", "Shell aide aussi les PvdA maintenant – La nomination de Benschop s’inscrit dans la stratégie de l’engagement", "L’UE autorise la guerre àcause des armes de destruction massive"

Algemeen Dagblad  : "Le filet se resserre sur Bouterse – Son fils Dino, en cavale, arrêté àCuraçao", "’Une noyade due àl’action molle des pompiers’", "Amsterdam devient très cher"

De Telegraaf  : "Liste noire pour la location de matériel – Les biens loués de moins en moins rendus", "Dino Bouterse enfin arrêté", "Les Chinois fêtent le barrage des Trois Gorges"

 

 

 

Le dossier du jour : Gerrit Zalm

" Gerrit Zalm veut apprendre àécouter, mais il s’oppose toujours aux sons de cloche déplaisants venant d’Europe ", écrit le Financieele Dagblad (p.3) dans le chapeau d’un entretien avec le ministre VVD des Finances. " Non, je ne vais pas surveiller Balkenende ", affirme le vice-premier ministre au journal d’affaires, " je vais essayer de le soutenir ."

A la question de savoir pourquoi il est revenu dans le gouvernement, Zalm répond : " Ce gouvernement a une petite majorité et de grands problèmes . J’ai estimé que je ne pouvais pas rester sur la touche . Je ne voulais pas passer quatre ans àfaire des commentaires critiques et humoristiques àla Chambre, alors que les problèmes sont si grands . Les partenaires de coalition apprécient beaucoup cela, parce que cela accroît les chances de réussite du gouvernement. Et je tiens effectivement àvoir si nous arrivons àremettre de l’ordre dans les finances publiques. L’héritage que je pensais laisser après Paars a pâli très vite ."

Vous y prendrez-vous autrement que durant les deux mandats précédents ? Zalm : "Oui. Je veux éviter d’être celui qui sait tout et qui décrète des instructions au ministère. Je veux inciter mes collaborateurs àproposer des idées et àme contredire. Ce sera certainement difficile pour les jeunes ; ceux-ci pensent : ’Il a fait ça pendant huit ans, il doit savoir ce qu’il fait’."

" En tant que vice-premier ministre, je ne veux pas seulement m’occuper des finances, mais aussi de questions stratégiques . Pas seulement expédier des documents le vendredi, en conseil des ministres, mais parler aussi de temps àautre du cap stratégique comme j’imagine qu’une direction d’entreprise le fait . Sur la sécurité, la jeunesse ou la politique étrangère ."

Quel genre de gouvernement avons-nous au juste ? "Nous commencerons par assainir. Mais c’est aussi un gouvernement réformateur, voyez la sécurité sociale et les soins. Et c’est un gouvernement innovateur, du point de vue constitutionnel et dans le domaine des services publics."

L’économie est en récession. Tenez-vous compte de la nécessité de faire des économies supplémentaires ? "J’attends tranquillement les nouveaux chiffres du CPB, mais je ne le vois pas annoncer une dégradation structurelle en l’espace de deux mois. Nous atteindrons un déficit structurel de 0,3 % en 2005, ce qui est proche de l’équilibre . Nous devrons essayer de le conserver . Les améliorations structurelles par étapes de 0,5 % exigées par Bruxelles s’appliquent quand on est loin de l’équilibre. Nous sommes moins déséquilibrés que les Allemands et les Français . Ces étapes, c’est la soft law. Il faut la distinguer de la hard law, qui dit qu’on s’engage dans une procédure de sanction quand le déficit budgétaire dépasse effectivement 3 % pendant trois ans."

Les Français et les Allemands les dépassent et ne font rien. Ne menez-vous pas un combat d’arrière-garde ? "Vous voulez dire un combat d’avant-garde. Quand la pression sur les bonnes intentions s’accroît on se distancie lentement des accords, oui. Il ne sera pas facile d’obtenir un soutien le moment venu. Mais cela ne me fait pas penser que je dois cesser. Heureusement, la procédure de sanction pour les pays qui dépassent 3 % pendant trois ans tient ferme . Je ferai tout pour obtenir une majorité sur ce point au Conseil européen ."

Et si vous n’y arrivez pas ? "Je peux alors saisir la Cour européenne de Justice contre le Conseil. Mais je trouve cela excessif."

Dans le Volkskrant (pp.1 et 15), Zalm annonce qu’il attend les manifestations sur le Malieveld de pied ferme . De son bureau au ministère des Finances, il a vue sur l’immense gazon. " Je regarderai et je ferai signe de la main ." Le ministre est convaincu que la politique du gouvernement Balkenende II suscitera de l’agitation sociale. "Cela a aussi été le cas au début des années 80 et 90. Il nous en est resté de belles images. L’agitation est inévitable . En tant que gouvernement nous le savons ."

" Je n’ai pas de monnaie d’échange pour satisfaire les syndicats ", relève le Telegraaf (p.23) de la bouche de Zalm, àpropos de la concertation sur la modération salariale avec les partenaires sociaux, le 3 juillet prochain. " Le gouvernement est fauché . En 1982, àla veille du fameux Accord de Wassenaar, le gouvernement n’a rien offert non plus. La situation économique était piteuse et les partenaires sociaux ont fini par prendre leurs responsabilités." "J’escompte une concertation pragmatique. Bien sà»r, toutes sortes de positions ont été prises, mais l’atmosphère n’est pas pourrie au point de ne pas pouvoir aboutir àun accord ."

Actualité internationale


Union européenne : "plan stratégique"

" L’Union européenne n’exclut pas l’usage de la force contre les pays qui disposent d’armes de destruction massive ", annonce le Volkskrant àla une. " Lundi, àLuxembourg, les ministres des Affaires étrangères se sont ralliés àune déclaration présentant une action militaire comme dernière option, àcondition que l’engagement de tous les instruments politiques et diplomatiques possibles reste sans résultat ."

"Ce passage d’un ’plan stratégique’ est considéré comme un important changement de cap. Jusqu’àprésent, l’UE, en tant que collectif, avait toujours hésité àbrandir la menace de la violence contre les pays qui ne respectent pas les obligations internationales." "Au demeurant, la déclaration n’est pas contraignante. Il s’agit d’une ’ligne directrice’. En outre, une condition est que l’opération doit être couverte par l’ONU."

" Le ministre des Affaires étrangères De Hoop Scheffer a souligné que la déclaration ne constituait pas une rupture avec le passé pour les Pays-Bas . ’Il en a toujours été ainsi. Cela fait partie de la stratégie du gouvernement néerlandais’."

"Cette déclaration vient au moment où la pression sur l’Iran s’accroît, àcause de la présomption que le développement d’un programme nucléaire sert aussi des objectifs militaires. Les ministres de l’UE ont exprimé hier leur ’grave préoccupation’ àce sujet" (également Trouw p.6, De Telegraaf p.11).

Convention européenne

Le Telegraaf consacre l’intégralité de sa page 13 aux affaires européennes : 8 articles ont trait aux travaux et aux propositions de la Convention et 1 au plaidoyer en faveur d’un référendum aux Pays-Bas, tenu hier àBruxelles par le leader VVD Van Aartsen devant un auditoire de collègues de parti. " Le dépouillement du ’Roi Soleil’ est le plus grand gain pour les Pays-Bas ", titre le journal populaire au-dessus d’un papier de la rédaction parlementaire mentionnant le commentaire suivant du secrétaire d’Etat Atzo Nicolaï : "Un résultat très convenable" . Le grand article de la page souligne le "rôle brillant" joué par Gijs de Vries , le représentant du gouvernement néerlandais àla Convention. Les chefs d’Etat et de gouvernement ne peuvent pas ignorer ce résultat" , déclare l’ex-europarlementaire, ex-secrétaire d’Etat et ex-député VVD. Tout le monde a mis de l’eau dans son vin et nous avons ainsi montré comment une Europe de 25 Etats membres peut fonctionner."

Le Trouw (p.6) publie aujourd’hui un neuvième article explicatif, ayant pour thème la discrimination. "Les traités européens existants ont obligé les dernières années les Etats membres et les pays candidats àadapter leur législation – souvent discriminatoire – concernant l’homosexualité. Les dispositions du projet de Constitution confirment cette politique."

Actualité intérieure


Toxicomanes

L’ensemble de la presse rend compte des recommandations d’une commission ad hoc concernant l’expérience de distribution sous contrôle médical d’héroïne aux cas sans espoir, commencée àla fin des années 90 àAmsterdam, Utrecht, Rotterdam, Heerlen, Groningue et La Haye. Selon la CIBH, la commission d’évaluation qui a présenté hier son rapport au ministre Hoogervorst (Santé publique), il convient d’étendre àd’autres villes la distribution d’héroïne "sur ordonnance" aux toxicomanes graves . La CIBH propose d’ouvrir des centres de traitement dans les régions d’Eindhoven, Enschede, Apeldoorn, Zwolle et Haarlem.

L’échevin groningois René Paas (CDA), qui préside la commission, précise qu’ il ne s’agit pas d’élargir le groupe cible, mais d’offrir un traitement médical spécial àun groupe sévèrement sélectionné de toxicomanes. Les critères actuels sont les suivants : le toxicomane doit avoir plus de 25 ans, être dépendant depuis plus de 5 ans et insensible aux doses élevées de méthadone. "Il est établi que la distribution médicale a un sens pour ce groupe", explique Paas.

Une autre commission avait constaté début 2002 que la santé physique et mentale de ces toxicomanes s’améliorait sous le traitement. Simultanément, la nuisance diminue, ce qui compense le coà»t de l’opération ( Algemeen Dagblad pp.1 et 3, de Volkskrant p.3, Trouw p.4, De Telegraaf p.8).

Défense

" Les commandants des forces armées résistent bec et ongles aux mesures d’austérité ", relève le Volkskrant dans son grand article àla une. " Ils s’opposent aux économies proposées, telles le désarmement de frégates, une forte réduction du nombre de chasseurs F16 et la suppression de l’achat de véhicules blindés . Chacune de ces mesures coà»tera des centaines d’emplois."

"Les militaires et la direction politiques du ministère de la Défense se sont séparés sans le moindre résultat, après des heures de concertation, lundi. Néanmoins, le ministre Kamp et son secrétaire d’Etat Van der Knaap, responsable du matériel, veulent décider dès ce mois des modalités d’une coupe sombre d’environ 850 millions d’euros, les quatre prochaines années."

Centres de demandeurs d’asile

" Trente-huit centres de demandeurs d’asile vont encore fermer leurs portes ", annonce le Trouw àla une. "La baisse constante du nombre de demandeurs d’asile et le traitement plus rapide des vieux dossiers rendent une nouvelle opération de dégraissage inévitable."

collaborateurs du COA , l’organe central d’accueil des demandeurs d’asile, seront licenciés et de très nombreux demandeurs d’asile devront changer de centre (également Algemeen Dagblad pp.1 et 5).

Economie, Finances


Amsterdam : coà»t de la vie

"Amsterdam est monté de cinquante places sur la liste des villes les plus chères du monde", constate le Financieele Dagblad àla une. "L’an dernier, la capitale néerlandaise était encore en 102e position, cette année Amsterdam occupe la 52e place. C’est ce qui ressort d’une étude sur le coà»t de la vie du bureau conseil Mercer, dont les résultats ont été présentés lundi."

"Mercer étudie deux fois par an le coà»t de la vie dans 144 villes. Le bureau examine notamment les prix dans les supermarchés, le prix des maisons et le coà»t des services."

"Selon les enquêteurs, la solidité de l’euro a considérablement fait monter les prix dans les villes des pays de la zone euro, de sorte qu’elles sont devenues relativement chères. C’est ainsi que Paris est passé de la 74e àla 23e place. Des villes comme Bruxelles, passée de la 99e àla 62e place, et Berlin, de la 104e àla 58e place, sont également devenues plus chères, mais relativement moins qu’Amsterdam. La vie y est même moins chère qu’àAmsterdam, désormais."

Les prix ont augmenté de 5 % dans la capitale néerlandaise, l’an dernier, plus de 2 % de plus que dans les pays voisins. "L’enquête de Mercer, àcet égard, confirme le sentiment de beaucoup de consommateurs que la vie est devenue beaucoup plus chère après l’introduction de l’euro, le 1er janvier 2002" (également Algemeen Dagblad p.1, Trouw p.5).

Le Volkskrant (p.15), dans ce contexte, fait mention d’un article sur "l’inflation ressentie" du Centraal Bureau voor de Statistiek (CBS), réagissant àun dossier de l’hebdomadaire HP/De Tijd (revue du 30 mai). Selon l’hebdomadaire, les prix auraient augmenté de 49 % en cinq ans, beaucoup plus les chiffres officiels du CBS. Le CBS impute l’écart àla grande différence entre l’inflation ressentie au quotidien par les consommateurs, dans les supermarchés et l’hôtellerie-restauration, et l’inflation mesurée par le CBS sur la base de toutes les composantes de la structure des dépenses, parmi lesquels il y a aussi des prix qui baissent. Si les courses quotidiennes, comme les pommes de terre et les œufs ont effectivement fortement augmenté (notamment en raison des mauvaises récoltes et de la peste aviaire), les ordinateurs et les réfrigérateurs ont baissé. C’est l’une des raisons pour lesquelles les Néerlandais trouvent les Pays-Bas plus chers qu’ils ne le sont en réalité.

Airbus

Le NRC Handelsblad (p.11) et le Financieele Dagblad (p.13) notent que la compagnie aérienne Emirates a commandé 41 nouveaux Airbus, d’une valeur de 12,5 milliards de dollars. Le PDG du consortium aérien européen a confirmé la commande lundi matin, au Salon international du Bourget.

Affaires françaises

Le Trouw (p.4) signale la décoration de l’ancien président de la Première Chambre et ancien ministre de l’Agriculture Gerrit Braks àla Résidence de France àLa Haye, hier soir. Il a été nommé Commandeur de l’Ordre du Mérite Agricole.

Le Volkskrant suit l’affaire Alègre (p.4) et le procès de Jean-Claude Trichet (p.17).

Le NRC Handelsblad (p.8) d’hier soir consacre un tiers de page àJohnny Halliday, "le père caméléonesque du rock français".

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