Presse néerlandaise du lundi 4 février 2002

De
Telegraaf
 : "Les jeunes époux sont allés à la
neige – Alexander et Máxima signalés à Zurich"

Trouw
 : "Les jeunes époux sont allés aux sports d’hiver après une fête
impeccable", "’Petten’ refuse d’arrêter son réacteur"

de
Volkskrant
 : "Le prince héritier : Máxima
consent un énorme sacrifice"

Algemeen
Dagblad
 : "Querelle à propos du réacteur de
Petten", Borst persiste à vouloir faire tester les pilules
d’ecstasy", "Des ravages et des morts après un tremblement de terre en Turquie"

 

 


* *

 

 

Le
dossier du jour : Monarchie
néerlandaise
La
Reine Beatrix s’inquiète pour la future royauté du prince Willem-Alexander
",
relève le Volkskrant de samedi dans
son grand article à la une. " Elle
craint qu’une conception moins active et plus représentative de ses tâches ne
diminue le pouvoir du roi et le soutien à la monarchie
. Les conseillers de
la reine et d’éminents membres du Parlement estiment que l’immense pression des
médias peut rendre la royauté impossible."

" La
’vieille’ cour de Beatrix attend avec des sentiments mêlés le changement de
monarque, vers 2010
. Les dignitaires de la cour redoutent le style de
Willem-Alexander, plus décontracté et moins fondé sur une solide connaissance
des dossiers. ’Ce sera plus superficiel, les mœurs seront moins strictes et il
y aura moins d’implication dans les structures à conserver’, déclare un initié.
’Cela s’accompagnera d’une perte de pouvoir. La Reine a peur que le manque d’expérience
n’empêche de compenser cette perte’."

" La
Reine Beatrix déplore l’entrée dans la maison de membres non nobles
. Sa
principale objection est que l’entrée de roturières en fait une famille plus
commune et lui fait perdre du prestige. Beatrix n’a pas seulement exprimé cette
objection à son fils le prince Constantin, mais aussi à
Willem-Alexander."

"La joyeuse entrée de Máxima a fait
l’effet d’une pomme de discorde à la cour. Les
seize visites de présentation aux provinces et aux grandes villes ont accru la
menace d’une monarchie d’opérette
, comme dit un confident de la reine. Les
photos prestigieuses du couple n’ont pas bien été accueillies non plus par la
vieille cour."

" Beatrix
s’inquiète aussi de l’importance de sa base
. La popularité de Máxima dépasse la sienne, sondage d’opinion après
sondage d’opinion
. Les félicitations
et les lettres qu’elle reçoit sont d’une vieille génération en voie
d’extinction
."

"D’autres membres de la cour
minimisent le pessimisme concernant la royauté de Willem-Alexander et de Máxima
Zorreguieta. Ils soulignent les avantages d’une royauté plus informelle. ’Ceux
qui se rendent maintenant auprès de la reine se font dire qu’elle est déjà au
courant de tout. Les gens rentrent dans leur coquille parce qu’ils ne peuvent
pas apporter de valeur ajoutée. Willem-Alexander le sait et laisse parler ses
interlocuteurs’."

" De
façon générale, on considère le rôle des médias comme une source de préoccupation
.
Le leader D66 Thom de Graaf, le député PvdA Peter Rehwinkel et le conseiller
de la Reine Joop van den Berg disent qu’ils peuvent imaginer que les prétendants
au trône renoncent, sous le poids des projecteurs publics. ’Le risque que cela
prenne des proportions à la Diana est incroyablement grand’, déclare De Graaf,
le président du groupe parlementaire D66, le plus petit parti gouvernemental.
’C’est effroyable pour la personne et ce n’est pas bon pour la monarchie. Ce n’est pas seulement un esclavage doré, c’est presque du
Big Brother
 : les caméras sont braquées sur vous 24 heures sur
24. Personne ne tient à ce régime’."

De l’avis du commentateur du Volkskrant ,
il convient d’ alléger
la "responsabilité ministérielle" du gouvernement
concernant les
faits et gestes du monarque néerlandais. "La signification du chef d’Etat
couronné réside dans la cohésion nationale et la représentation sur le plan
international qu’il assure, mais pas dans la participation directe à la gestion
du pays. Placer le monarque hors du
gouvernement (comme le propose le leader D66 De Graaf) ne porterait pas atteinte
à son autorité civique, mais lui permettrait au contraire de pratiquer une
monarchie plus décontractée et plus proche du peuple
."

"Avec les
roturières Brinkhorst, Sekrève et Zorreguieta, la Maison d’Orange descend du
donjon féodal au rez-de-chaussée. A cet égard, le mariage [de samedi]
confirme le développement organique vers une démocratie transparente de
citoyens souverains. La passation des pouvoirs royaux offrira une excellente
occasion d’ancrer une monarchie selon le
modèle suédois
dans une nouvelle Constitution – et de rendre ainsi la république
superflue."

 

Actualité
internationale

 

Elargissement de l’Union européenne

Dans le Trouw
(p.25) de samedi, le chroniqueur Koen Koch, réagissant aux conditions posées
par le secrétaire d’Etat Benschop (Affaires européennes) à l’élargissement
de l’UE à l’Europe centrale et orientale (cf. presse du 29 janvier), fait
valoir qu’"il y a évidemment une solution simple au problème de Benschop
 : ne soutenir financièrement que ceux qui étaient déjà agriculteurs avant
2002". "Mais manifestement, il a trouvé une solution plus brillante
au dilemme que posent les exigences d’égalité, de justice et d’austérité
maladive : supprimer tout soutien aux agriculteurs. Les agriculteurs seront
alors traités de la même façon dans toute l’Europe et nous économiserons des
milliards. Jamais encore le gouvernement
néerlandais n’avait fait une proposition aussi radicale
. Et qui plus est,
nous sommes sérieux. Sans la suppression de ce soutien, les Pays-Bas bloqueront
tout simplement l’élargissement. Pardon ? Benschop
a manifestement oublié qu’à Nice, en 2001, nous sommes tous convenus de ne pas
poser de telles conditions à l’élargissement
."

"Cela fait
des Pays-Bas un partenaire très peu fiable. En outre, Benschop sait qu’une réforme
aussi radicale ne se fera pas. Cela revient donc à annoncer que les Pays-Bas
bloqueront l’élargissement. Pas parce que les pays d’Europe de l’Est ne
satisfont pas aux critères d’adhésion, mais parce que les Etats membres
actuels n’arrivent pas à régler leurs propres affaires. Voilà qui est
vraiment pervers."

 

Forum économique mondial

" Eveline
Herfkens
(Coopération) a été le
seul ministre néerlandais à participer au Forum économique mondial de New
York
", rapporte le Volkskrant
(p.6) ce matin. "Elle faisait partie du groupe informel de leaders économiques
mondiaux. ’Il est tout à fait exceptionnel que les Pays-Bas y aient siégé’, déclare
Herfkens dimanche, avant de reprendre l’avion pour La Haye. ’ C’est
la reconnaissance du fait que la contribution néerlandaise à l’aide au développement
est plus importante que celle du Canada et de l’Italie ensemble
.’ Pour
Herfkens, ’Davos sur Hudson’ était un échauffement pour la conférence des
Nations Unies qui se déroulera à Monterrey (Mexique) du 18 au 22 mars, sur le
’financement du développement’.

Après
le 11 septembre, la théorie selon laquelle la pauvreté est une source du
terrorisme est devenue populaire.

Réponse de la
ministre : "On ne peut pas conclure en toute logique que la pauvreté en
est la cause. Ceux qui commettent ce genre d’attentats sont des cosmopolites
avec d’excellents revenus. C’est une insulte pour les milliards de pauvres des
Andes, de Chine, d’Inde et d’Afrique à qui il ne viendrait pas à l’idée de
tuer des milliers de personnes. Le terrorisme naît plutôt du manque de
perspective que de la pauvreté. Il n’empêche que le 11 septembre a débouché
sur un sentiment de plus grande vulnérabilité dans les pays riches."
"La sécurité ne doit pas seulement être politique et militaire, mais
aussi économique et socio-économique. Nous ne pouvons pas nous isoler d’un
milliard de personnes très pauvres au monde. A
New York, le sentiment général était qu’il faut accroître l’aide
."

Le
ministre américain des Finances, Paul O’Neill a déclaré à New York que
l’aide était souvent de l’argent gaspillé.

"Personne ne voit d’inconvénient à
ce qu’on demande davantage de comptes aux institutions internationales, on a déjà
beaucoup avancé dans ce domaine. J’avais
en effet espéré que le côté positif de cette catastrophe serait que les
Etats-Unis deviennent un peu plus multilatéraux
. Ils l’ont été en première
instance, ils ont payé leur dette aux Nations Unies. Mais ils pratiquent de nouveau le multilatéralisme à la carte, ce que
je regrette
."

"J’ai eu
à New York des entretiens intéressants avec sept membres du Congrès américain,
notamment des Républicains. Ils se sont montrés disposés à donner davantage
pour les Objectifs du millénaire, si l’on peut prouver que cette aide aide
effectivement. L’un d’eux était Jim Kolbe, de l’Arizona – le président du
sous-comité qui s’occupe des fonds destinés à la politique étrangère. C’est
pour moi la meilleure nouvelle de New York, qu’un Congressiste de l’Arizona
constate un large soutien à l’augmentation de l’aide au développement dans son
Etat."

 

Actualité
intérieure

 

Remplacement du F16

L’ensemble de la presse de samedi a annoncé
le report de la décision concernant le
successeur du F16
de l’armée de l’air néerlandaise, en mentionnant que
le Joint Strike Fighter américain a actuellement "les meilleures références",
selon le premier ministre Kok
, qui faisait notamment allusion au rapport
qualité-prix des trois programmes en concurrence. 
Kok n’a pas exclu vendredi,, durant sa conférence de presse
hebdomadaire, la possibilité que les Pays-Bas ne participent pas au développement
du Joint Strike Fighter et qu’ils achètent des appareils de ce type à un stade
ultérieur. Inversement, la participation au projet JSF signifiera de
facto
, selon Kok, que les Pays-Bas devront acheter des chasseurs JSF pour
leur armée de l’air.

Le gouvernement
discerne des aspects attrayants dans la participation au projet JSF, a déclaré
Kok. Mais le gouvernement veut se pencher encore une fois sur quelques risques,
que ce projet présente tout de même ( de
Volkskrant
pp.1 et 2, NRC Handelsblad
pp.1 et 3, Algemeen Dagblad p.5, De
Telegraaf
p.7, Trouw p.9 de samedi).

 

Liste électorale D66

Les membres du D66 ont apporté quelques
modifications à la liste provisoire des candidats aux élections législatives
de mai présentée début janvier par la commission Wijers. Des têtes connues
ont progressé de quelques places aux dépens de nouveaux venus. Huit députés,
sur les quatorze que compte actuellement le groupe parlementaire D66, ne
retourneront pas à la Deuxième Chambre. Cinq des six qui restent ont réussi
à se faire placer parmi les six premiers de la liste, qui se présente
maintenant ainsi : Thom de Graaf est
tête de liste, le ministre Roger van Boxtel (Grandes villes et Intégration)
occupe la deuxième place, suivi par les députés Boris Dittrich, Francine
Giskes, Bert Bakker et Ursie Lambrechts
. Le premier nouveau venu vient en
septième position : l’universitaire Van Geen. L’ancien président des Jeunes Démocrates
Boris van der Ham est en huitième place.

Les derniers
sondages d’opinion attribuent au D66 six à huit sièges à la Deuxième Chambre
( de Volkskrant p.3, De Telegraaf p.6).

 

Economie,
Finances

 

Agriculture

"Les paysans restent un produit
d’exportation néerlandais très populaire", note le Volkskrant (p.6). "Des dizaines de milliers de Néerlandais ont
quitté leur patrie pour de bon, après 1945. Le gouvernement, qui redoutait la
crise du logement et le chômage, menait une politique d’émigration active. En
1950, le premier ministre Willem Drees affirmait qu’’une partie de notre peuple
doit avoir le courage, comme dans les siècles passés, de chercher son avenir
dans des régions plus vastes que notre pays’. Depuis, les Pays-Bas ne
connaissent presque plus d’émigrants, mais surtout des expatriés – des personnels hautement qualifiés qui travaillent
temporairement à Chicago ou Taipei, pour une multinationale. Les seuls Néerlandais
qui partent toujours pour de bon en nombre relativement significatif sont des
paysans."

"On estime à environ 1 200 le nombre
d’agriculteurs qui ont émigré avec leur famille, depuis 1990 : 500 au
Danemark, 300 au Canada, 200 en Allemagne (surtout en ex-RDA), 150 en France,
150 en Nouvelle-Zélande, 50 aux Etats-Unis et 50 au Portugal. Chaque année,
300 à 350 familles tentent leur chance."

"’Les paysans néerlandais sont très
appréciés chez nous’, dit un spécialiste de l’émigration en Nouvelle-Zélande.
’Ils ont beaucoup de savoir-faire, ils emportent un bon capital de départ et
ils sont des employeurs sociaux.’ Selon le ministère danois de l’Agriculture,
presque un quart des élevages laitiers à vendre sont repris par des Néerlandais."

"Ce ne sont pas seulement les belles
promesses de courtiers spécialisés qui encouragent l’émigration, les
limitations aux Pays-Bas jouent aussi un rôle. Il est difficile d’étendre une
entreprise existante, acheter de nouvelles terres est coûteux ou impossible,
accroître son quota de lait coûte une fortune et la législation est considérée
comme une entrave par beaucoup d’agriculteurs."

 

Soins

"La pénurie
de personnels est si dramatique dans le secteur des soins à domicile qu’un
certain nombre d’organisations ont discrètement entamé un projet de
reconversion de 20 000 infirmiers et infirmières au chômage en
Slovaquie", rapporte le Financieele
Dagblad
à la une. "Après avoir suivi un cours d’insertion et des leçons
de langue spécialement mises au point, ces personnels soignants se mettront au
travail aux Pays-Bas. Après des mois de négociations avec les ministères de
la Santé publique et des Affaires sociales, les initiateurs (deux grandes
organisations de soins à domicile et l’association Branchebelang Nederlandse Thuiszorg comme intermédiaire) ont reçu
l’autorisation de lancer le ’projet de soins à domicile
Slovaquie-Pays-Bas’."

 

Affaires
françaises
 Le Trouw
(p.6) de samedi note que si les mouvements antimondialistes sont considérés
comme marginaux dans beaucoup de pays, "ce n’est pas le cas en
France". Le journal chrétien progressiste en veut pour preuve le fait que
six ministres et trois candidats aux élections présidentielles se soient
rendus au Forum de Porto Alegre, au Brésil.

L’ Algemeen
Dagblad
(p.9) de samedi suit l’affaire Schuller.

Dernière modification : 18/08/2008

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