Presse néerlandaise du jeudi 28 juillet 2011

LES GRANDS TITRES

- Trouw (chrétien progressiste) : La prison à vie suffit pour Breivik.
- De Volkskrant (centre gauche) : Fraude sur les tarifs dans un centre de désintoxication.
- AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : La crise américaine peut nous toucher durement.
- De Telegraaf (populaire) : Construction de nombreuses maternités.
- NRC-Handelsblad : Les traces de Breivik en Europe.

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ACTUALITE INTERNATIONALE

Norvège

La presse continue à s’interroger sur le rôle à tenir par Geert Wilders après le massacre en Norvège. « La stratégie géniale de sobriété se retourne impitoyablement contre Wilders », titre le Volkskrant. « ‘Des gauchistes comme Cohen [parti travailliste] et Dibi [parti des verts] essayent de tirer un bénéfice politique du massacre. Ca sent mauvais’ : tel était le contenu du troisième message envoyé sur Twitter par le chef de file du PVV après le drame norvégien. ‘Une stratégie géniale’, estime le politologue André Krouwel de l’université VU Amsterdam : ‘Des dizaines de socio-démocrates ont été tués, et Wilders arrive à se poser en victime. Il envoie un tweet le matin et tous les medias l’analysent toute la journée. Et lui, il ne dit plus rien’. Pourtant la demande d’explications s’amplifie, même si personne ne désigne Wilders comme coupable. Et cette demande ne vient pas seulement du côté des ‘gauchistes’ comme le prétend le PVV. Ronald Buijt, conseiller municipal à Rotterdam pour Leefbaar Rotterdam, a demandé dans le NRC une conférence de presse de Wilders. De même, pour Bart Jan Spruyt, le président de la Fondation Edmund Burke, une plateforme pour le conservatisme qui était à l’origine étroitement liée au Groupe Wilders, celui-ci ‘doit se distancier de l’image apocalyptique qu’il a suscitée’. Quant au directeur de l’Institut néerlandais du débat, Roderik van Grieken, il qualifie l’absence de longs messages de ‘ brillante’, mais estime qu’un jour, l’électorat de Wilders voudra entendre sa version. Ce n’est pas encore le moment, mais cela pourra changer si, à côté du Volkskrant, le Telegraaf le demande également. »

Sous le titre « Le PVV doit se démarquer plus clairement de Breivik », le Trouw publie une interview de M. Tofik Dibi, député de Groen Links. Après la déclaration de la Commissaire européenne Malmström selon laquelle trop peu de leaders politiques s’insurgent contre la xénophobie, celui-ci souhaite organiser un débat sur ce sujet à la rentrée parlementaire. Pour le député vert, « C’est plutôt une nouvelle tendance politique de nourrir des sentiments xénophobes ». Il veut que le débat porte également sur « les points communs entre l’idéologie politique de Breivik et certaines idées qui circulent aux Pays-Bas », ainsi que sur une « vision du futur : Rutte (Premier ministre), Verhagen (vice-Premier ministre), Donner (ministre de l’Intérieur et des Relations au sein du Royaume) et Wilders, tous se sont exprimés ces derniers mois sur l’échec de la société multiculturelle. Ces déclarations ont nourri la colère déjà existante. Je suis très curieux de savoir s’ils sont prêts à répéter ce qu’ils ont dit. J’espère que Rutte s’adressera à toute la population et pas seulement à ceux qui sont en colère ou inquiets. » Dans un autre article, le même journal évoque « le ton dur » qui domine aussi le débat sur l’intégration au Danemark.

Somalie

Le Volkskrant annonce que le Ministère public a requis jusqu’à 10 ans de prison dans le procès qui se déroule actuellement à Rotterdam contre 5 pirates somaliens. Le procureur a qualifié la piraterie de grande criminalité organisée et a rappelé les dommages causés à l’économie néerlandaise par ce phénomène. (p.8)

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ACTUALITE INTERIEURE

Financement des partis politiques

Le NRC annonce qu’un projet de loi du ministre de l’Intérieur et des Relations au sein du Royaume, M. Donner, visant à revoir la réglementation sur le financement des partis politiques, est inscrit sur la liste des travaux parlementaires de l’automne. Dans la législation actuelle, les dons de plus de 4538 € doivent être mentionnés dans le rapport financier annuel que les partis qui reçoivent des subventions de l’Etat, doivent adresser en juin au ministère de l’Intérieur. Le nom du donateur ne doit pas obligatoirement figurer, une indication de sa branche d’activité suffit. « En février de cette année, la Cour des Comptes a relevé qu’en matière de dons aux partis politiques, tout est pratiquement possible aux Pays-Bas et en 2008, le Conseil de l‘Europe a mis en garde contre le risque d’influence sur les partis politiques. Pour y remédier, en avril 2011 Donner a envoyé à la Deuxième Chambre un projet de loi qui prévoit une réglementation plus stricte : les partis devront révéler l’identité des donateurs au dessus d’un montant de 1000 €. Les règles s’appliqueront à tous les partis représentés à la Deuxième Chambre, y compris le PVV [qui a un statut spécifique : fondation]. Jusqu’à présent, Wilders garde le secret sur les dons faits à son parti qui ne compte aucun membre. En effet, la législation actuelle ne s’applique qu’aux partis qui ont des membres et ont ainsi droit à un financement de l’Etat. Le ministre veut que ‘les partis évitent toute apparence de conflit d’intérêts, puissent adopter librement des positions politiques et informent leurs électeurs sur l’origine de leurs dons’ ». Le NRC évoque ensuite les budgets de la campagne électorale des partis politiques aux élections législatives de 2010. Ceux-ci étaient de « 1 406 168 € pour le PvdA, 1 897 780 € pour le SP, 1 496 400 € pour le CDA, 2 494 698 € pour le VVD, 690 848 € pour GroenLinks, 592 745 € pour le D66, 461 556 € pour la ChristenUnie, 365 000 € pour le SGP et 235 190 € pour le PvdD. Le PVV ne perçoit pas de subvention de l’Etat et n’est donc pas obligé, dans la législation actuelle, de publier ce type d’information. (…) Le CDA a reçu un don de 100.000 € d’un seul donateur anonyme, soit 7% de son budget de campagne. (…) Dans le passé, la compagnie d’assurance Reaal apportait régulièrement son soutien au PvdA, la LPF [parti de Pim Fortuyn] était très largement soutenue par le secteur immobilier et la campagne 2006 du PvdD a été presque entièrement financée par les 300.000 € versés par un défenseur des animaux, Nicolaas Pierson. (…) Le VVD reçoit une quantité particulièrement importante de dons. Aux dernières législatives, les dépenses publicitaires des libéraux ont été supérieures à celles de leur concurrents : selon le bureau M2Media, avec 2,7 M€ ils ont dépensé l’équivalent de la moitié du montant investi par l’ensemble des autres partis dans ce secteur. Le budget total de la campagne du VVD était de 2,5 M€. Une moitié provenait de la collecte de dons, l’autre du rendement d’investissements faits par des fondations liées au VVD. Le patrimoine de ces fondations a été constitué il y a des décennies en partie grâce à des dons. Selon le VVD, contrairement aux dons de personnes privées, ceux faits par des entreprises ou des organisations n’excèdent pas les 4 538 €. Le sénateur (et ancien ministre) Frank de Grave est président de la Fondation de Soutien au VVD, créée à l’initiative du promoteur immobilier et éminent membre du parti Cor Zadelhoff. Cette fondation a versé 465 000 € à la caisse du parti en 2010. M. de Grave indique qu’environ 80 personnes paient un maximum de 3000 € par an. Cette somme est insuffisante pour acheter de l’influence. (…) Curieusement, l’ensemble des revenus du VVD a été inférieur de 4 M€ à ceux du PvdA, parti qui reçoit davantage d’argent en subventions et en cotisations payées par ses adhérents. Le PvdA a dépensé plus d’argent pour les élections municipales et en frais de fonctionnement ».

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LA FRANCE DANS LA PRESSE NEERLANDAISE

Dans son cahier culturel, le Volkskrant rend compte du concert donné par l’Orchestre National de Lille à Amsterdam, sous la direction de Jean-Claude Casadesus.
Le critique ne se montre pas convaincu par l’interprétation notamment de la Suite Provençale de Milhaud (V8).

Cette revue de presse ne prétend pas à l’exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse néerlandaise, qui n’engagent en rien le point de vue propre de l’ambassade de France aux Pays-Bas.

Dernière modification : 28/07/2011

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