Presse néerlandaise du jeudi 2 août 2012

Trouw (chrétien progressiste) : Expérience d’accueil plus humain pour les enfants de demandeurs d’asile.

De Volkskrant (centre gauche) : Arts de la scène : le niveau régional est le plus touché par la baisse des subventions.

AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : Agressivité croissante dans les avions.

De Telegraaf (populaire) : Badr Hari a craqué [kick-boxeur poursuivi pour des faits de violence].

Het Financieele Dagblad : Fraude chez Douwe Egberts [filiale brésilienne du producteur de thé et de café].

NRC-Handelsblad : La crise provoque une vague d’épargne.

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AFFAIRES EUROPEENNES

Crise de la dette

La plupart des grands quotidiens évoquent la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne aujourd’hui à Francfort. « Le président de la BCE a promis un sauvetage [de l’euro] mais la discorde au sein des pays de la zone euro freine ses ambitions », note le Trouw. Le Financieele Dagblad, pour sa part, a interrogé quatre économistes néerlandais éminents sous le titre « Les Pays-Bas doivent faire davantage de sacrifices pour l’euro ». Il s’agit des universitaires Bas Jacobs (Université de Rotterdam), Lex Hoogduin (Université Amsterdam), Casper de Vries (Erasmus School of Economics) et Roel Beetsma (Université Amsterdam). « Si nous voulons sauver l’euro, nous devons garder l’Espagne et l’Italie dans la zone euro. Cela n’est possible que si les contribuables des pays du Nord se portent garants pour tous les pays qui rencontrent actuellement des problèmes mais qui pourront être considérés comme solvables après la mise en place de réformes nécessaires. (…) Les politiques créent à tort le sentiment que les Pays-Bas sont victimes de la mauvaise gestion des pays de l’Europe du Sud, alors que nous devons regarder la crise de la dette comme un problème commun. » Excepté Bas Jacobs, les économistes ne sont pas en faveur d’une licence bancaire pour le Mécanisme européen de stabilité (MES), mais les quatre experts économiques s’accordent à dire que l’euro ne pourra se maintenir que « si les dirigeants européens acceptent une coopération politique poussée ».
Dans ce contexte, le Volkskrant note que les porte-paroles pour les questions financières des différents partis politiques « sont revenus de vacances pour discuter aujourd’hui avec le ministre des Finances, Jan Kees de Jager, de la crise de l’euro. Les discussions porteront sur la situation financière en Grèce et dans le reste de la zone euro ».

Importance de l’Europe pour le commerce néerlandais

En page financière, le Telegraaf, souligne l’importance de l’Europe pour le commerce néerlandais. Le quotidien cite Bart Jan Koopmans, directeur de l’organisation des exportateurs Fenedex. « L’interdépendance économique par rapport à l’Union européenne est visible dans tous les chiffres. 75% des exportations néerlandaises restent en Europe. Les Pays-Bas sont un pays de transit très important. C’est notamment via les ports de Rotterdam que les produits sont acheminés et distribués en Europe. Les plus grands partenaires des Pays-Bas sont l’Allemagne, la Belgique, la Grande Bretagne et la France. Mais l’exportation vers d’autres pays européens est en pleine expansion. »

ACTUALITE INTERIEURE

Culture

Tous les médias rendent compte de l’annonce hier par le Fonds pour les Arts de la Scène (Fonds Podiumkunsten) des subventions accordées dans les domaines de la musique, de la danse et du théâtre. Le NRC explique que « seules 48 des 118 compagnies qui bénéficiaient l’an dernier d’une subvention verront celle-ci prolongée. Plus de soixante pour cent des demandes ont été rejetées. Le Fonds, qui disposait de 40M€ pour la précédente période de quatre ans, n’avait cette fois-ci que 24,5 M€ à distribuer. A cela s’ajoute le fait que de nombreuses organisations qui bénéficiaient autrefois du soutien du ministère de la Culture (OCW) devaient également adresser leurs demandes au Fonds pour les Arts de la Scène ». Le Volkskrant précise que « les scènes régionales sont plus rudement touchées que les scènes nationales : -45% contre -31%. (…) Le Conseil pour la Culture a rendu un avis au mois de mai dernier sur ‘L’infrastructure culturelle de base’ (BIS), qui concerne les grandes structures comme le Nederlandse Opera, les orchestres symphoniques et les compagnies théâtrales des grandes villes. Le Fonds pour les arts de la Scène gère pour sa part les organisations qui ne font pas partie de la BIS. Beaucoup de compagnies qui ont bénéficié d’un jugement positif n’en ont pas pour autant reçu de subvention : c’est le cas, à Amsterdam de Het Toneel Speelt (le Théâtre joue), à La Haye de la compagnie théâtrale De Appel (La Pomme) et à Bois-le Duc du Festival de Théâtre de Boulevard. Dans le secteur de la musique, le Fonds a privilégié quelques grands ensembles au détriment notamment de la musique de chambre » (VK P.1, pp 4 et 5, et Vervolg p. 10 à 15).
L’éditorialiste déplore que le Fonds pour les Arts de la Scène ait « opté pour la sécurité. (…) Seules les grandes organisations comme le Rijksmuseum [Musée à Amsterdam], le Theatergroep Amsterdam [troupe de théâtre à Amsterdam] ou le Concertgebouworkest sont épargnées. Cela pose deux problèmes : d’une part, les plus petites structures constituent souvent le terreau où se développe l’art qui accède ensuite aux grandes institutions. D’autre part, les manifestations artistiques qui restent risquent de témoigner d’un plus grand conservatisme : douze fois Shakespeare pour la saison prochaine, et inévitablement Les Trois Sœurs de Tchékhov, car il faut faire venir davantage de public. Il faut espérer que le prochain gouvernement empêchera la disparition totale des pépinières de nouveaux talents ».

AFFAIRES ECONOMIQUES

Schiphol –Emirates

Les médias consacrent de nombreux articles à l’arrivée hier à l’aéroport de Schiphol du premier avion A380 de la compagnie aérienne Emirates. Selon le Trouw, « KLM n’apprécie guère que Schiphol déroule le tapis rouge pour Emirates ». Cette compagnie assure depuis 2010 la liaison entre Dubaï et Amsterdam. « Pour diverses raison, elle constitue une menace pour KLM, qui vole sur la même ligne : Emirates peut transporter 500 passagers en une seule fois et leur offre beaucoup de confort (suites privées, douches, fauteuils plus larges, même en classe économique). L’A380 est relativement silencieux au décollage comme à l’atterrissage et consomme environ 20% de moins de carburant que ses concurrents. Tout ce luxe a naturellement un coût : les billets vont de 930€ à 5000€ pour une place en première classe (aller et retour). KLM n’apprécie pas beaucoup tous les efforts déployés par Schiphol pour accueillir son concurrent : c’est ainsi que le tunnel de Schiphol, sur lequel passent les avions avant le décollage, a été renforcé d’une couche de 25 cm de béton armé. Mais l’aéroport a des intérêts économiques à défendre. C’est l’un des nombreux ‘hubs’ qui craignent la concurrence des aéroports qui apparaissent dans la région du Golfe. Pour Dubaï, le développement du transport aérien est une façon d’anticiper la fin de l’ère pétrolière. Selon le directeur d’Emirates, Thierry Antinori, le pétrole ne constitue plus que 5% de l’économie de Dubaï, alors que le tourisme et le transport aérien en représentent 30%. »

LA FRANCE DANS LA PRESSE NEERLANDAISE

 Le Volkskrant relève que « L’intimidation sexuelle est maintenant passible de sanctions en France ».
 Dans son supplément consacré aux nouveaux films, le Volkskrant évoque sans enthousiasme « Cloclo » [film biographique consacré au chanteur Claude François].
 Le Financieele Dagblad note les résultats décevants de la Société Générale à l’issue du trimestre écoulé.

A SIGNALER

Le Volkskrant présente rapidement les douze nouveaux partis qui vont participer aux élections législatives du 12 septembre prochain (p.11).