Presse néerlandaise du jeudi 11 août 2011

LES GRANDS TITRES

 Trouw (chrétien progressiste) : La justice britannique inculpe 250 émeutiers.
 De Volkskrant (centre gauche) : Les banques et les bourses en forte chute.
 AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : Rutte vivement critiqué [sur son absence].
 De Telegraaf (populaire) : Dispute frontalière avec les Allemands [parc d’éoliennes à l’embouchure de l’Ems].
 Nrc.next : Plus jamais d’été.

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ACTUALITE INTERNATIONALE

Emeutes en Grande-Bretagne

Après les reportages d’hier sur les émeutes en Grande-Bretagne, les experts se livrent aujourd’hui aux analyses et réfléchissent à la probabilité de telles émeutes aux Pays-Bas.
Le Volkskrant donne la parole à trois personnalités néerlandaises : Paul Schnabel, directeur du SCP (bureau de planification sociale et culturelle), Rob Witte, spécialiste en tensions sociétales auprès de l’IVA (institut de recherche politique) et Iliass el Hadioui qui dirige des recherches sur l’exclusion de jeunes à l’Université Erasme de Rotterdam. Pour P. Schnabel, « il existe de grandes différences sociales structurelles entre les Pays-Bas et l’Angleterre, où il y a une pauvreté plus importante, des logements en mauvais état, un taux de chômage plus élevé et une énorme urbanisation. Nous avons tendance à oublier que Londres et Paris abritent l’équivalent de la moitié du nombre d’habitants des Pays-Bas. Une énorme concentration de personnes qui y habitent bien souvent dans de mauvaises conditions. Quant à R. Witte, il affirme également que « les circonstances sont totalement différentes aux Pays-Bas : à part quelques évènements qui se sont passés au début des années 1970 à Rotterdam suite à la mise à la porte d’une famille néerlandaise par un propriétaire turc, les Pays-Bas n’ont pas vraiment été confrontés à des émeutes qui se déplacent aussi rapidement d’une partie du pays à l’autre ». I. Hadioui estime que les Pays-Bas ne connaissent pas une catégorie défavorisée aussi importante : « les jeunes Néerlandais reçoivent des bourses, ils ont le droit à un logement et la plupart travaille ». Toutefois, les trois experts s’accordent à dire qu’ « avec leur politique libérale, les Pays-Bas se dirigent vers la politique anglaise. L’agent de quartier doit faire place à une variante plus répressive et des projets ethniques disparaissent à cause de réductions budgétaires, de même que les assistants sociaux ». M. Schnabel critique vivement « l’appel à plus de répression et renvoie à la note sur l’intégration du ministre des Affaires intérieures, M. Donner, où il est écrit que les Pays-Bas pourraient s’inspirer de l’idée de « big society » de Cameron, qui est aux yeux du ministre, une idée très prometteuse ».

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AFFAIRES EUROPEENNES

Toute la presse consacre de nouveau une grande partie de ses articles à la crise de l’euro et à la nervosité qui règne en bourse.

Aide à la Grèce

« L’incertitude autour du nouveau paquet d’aide pour la Grèce continue » note le Volkskrant. Hier les spécialistes financiers des partis politiques sont revenus de vacances pour discuter avec les hauts fonctionnaires du ministère des Finances sur le contenu du paquet d’aide pour la Grèce et les risques que les Pays-Bas encourent en se portant garants. L’incertitude s’était amplifiée après la déclaration du Premier ministre M. Rutte à l’issue du Sommet européen du 21 juillet, que l’aide totale s’élevait à 109 Mds€ dont 50 Mds€ pour le compte du secteur privé. Très rapidement ce montant s’était avéré faux puisque l’aide totale est de 159Mds€. Les partis d’opposition estiment que le Premier ministre a sciemment dépeint la situation sous un jour plus favorable. « Il nous a donné l’impression que l’Etat et le secteur privé paieraient chacun la moitié » déclare le député démocrate-libéral (D66) W. Koolmees. Pour le député travailliste (PvdA) R. Plasterk « on avait l’impression en fait que le Premier ministre ne le savait vraiment pas. Il semble que Rutte essaie surtout de faire plaisir au PVV ». Le Volkskrant souligne que « le ministre des Finances, M. De Jager, a absolument besoin du soutien de l’opposition puisque le partenaire de soutien de la coalition, le PVV, a déjà fait savoir qu’il ne veut pas donner le moindre sou pour la Grèce ou tout autre pays européen ». L’AD évoque l’absence de M. Rutte et note que « Rutte doit revenir la semaine prochaine pour un débat d’urgence à la Deuxième Chambre. Pour le chef de file du D66, Alexander Pechtold ‘Rutte manque de leadership en temps de crise. Nous nous trouvons probablement en face d’une importante dépression. Alors j’attends du Premier-ministre qu’il soit là, qu’il apparaisse à la télévision et qu’il explique ce qui se passe ».

Nervosité en bourse

La plupart des quotidiens évoquent la rumeur dont ont été victimes l’Etat français et les banques françaises : « Dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, les actions ont chuté fortement après la rumeur que la note AAA de la France pourrait être abaissée. Le président Sarkozy est revenu de vacances pour une consultation urgente sur la crise de la dette », note le Financieele Dagblad à la une et précise que « les grandes agences de notation ont nié ces rumeurs sur ce qui aurait été une dépréciation historique ». Dans ce contexte, le Volkskrant remarque que « la banque néerlandaise ING a été entraînée hier dans la chute des banques françaises et a dû accuser une perte en bourse de 8% ». L’AD également évoque « la panique des investisseurs » : « après la perte des Etats-Unis de leur note prestigieuse, les investisseurs se demandent ce que vaut la note AAA des autres pays. Surtout la France est citée comme étant financièrement la plus faible des pays qui ont ce statut ». Le journal cite l’analyste Padhraic Garvey de l’ING qui estime que « beaucoup d’eau passera sous les ponts avant que la France soit dépréciée » même si, reconnait-il, « la situation financière de la France est la plus faible des pays avec un statut AAA. Son déficit budgétaire est très élevé et sa dette publique aussi est trop grande pour un statut AAA ». Le journal souligne que « Sarkozy est revenu de vacances pour demander à ses ministres de trouver des économies supplémentaires afin d’essayer de réduire le déficit budgétaire de 7% en 2010 à 3% en 2013.

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LA FRANCE DANS LA PRESSE NEERLANDAISE

Le Volkskrant consacre dans son supplément un grand article à l’attractivité de la Côte d’Azur et les vedettes de cinéma.
Le Telegraaf évoque en page 4 les récoltes 2009 et 2010 des vins de Margaux.